Afrique du Sud : Oscar Pistorius toujours pas fixé sur sa demande de libération
L’ex-champion paralympique Oscar Pistorius, qui purge une peine de cinq ans de prison pour avoir tué sa petite amie en 2013, va devoir encore attendre pour obtenir une libération anticipée.
Lundi 5 octobre, une commission d’appel chargée d’examiner sa demande de libération devait se réunir. Rien n’a filtré publiquement de cette réunion, mais l’un des avocats de Pistorius a laissé entendre qu’aucune décision favorable à son client n’avait été prise.
« Je crois qu’ils vont renvoyer le dossier à la commission des libérations anticipées », a déclaré à l’AFP l’avocat, Brian Webber.
C’est cette même commission qui avait décidé de libérer Pistorius le 21 août. Mais, à la dernière minute, le ministère de la Justice avait bloqué la décision et maintenu Pistorius en détention.
La loi sud-africaine permet aux condamnés pour homicide involontaire de sortir après avoir purgé un sixième de leur peine. Condamné le 21 octobre 2014, Pistorius est donc en théorie libérable depuis le 21 août. S’il sort, il sera assigné à résidence et probablement astreint à des travaux d’intérêt général.
Mais la saga judiciaire est loin d’être terminée puisque le parquet a fait appel de sa condamnation pour « homicide involontaire », et demande à ce que les faits soient reclassés en « meurtre ».
Une décision « hâtive » et « prématurée »
Ce nouveau procès se tiendra à partir du 3 novembre devant la cour suprême d’appel, qui peut modifier le verdict et condamner éventuellement Pistorius à une peine plus lourde ou décider de renvoyer le procès en première instance.
Nombre de juristes et de commentateurs s’étaient étonnés de sa condamnation à cinq ans de prison pour homicide involontaire, ne comprenant pas comment la juge pouvait avoir écarté la notion de meurtre.
L’ancienne icône du handisport mondial a en effet admis qu’il pensait faire feu sur un cambrioleur. Il avait tiré quatre balles de gros calibre à hauteur d’homme, à travers la porte des toilettes fermée à clé derrière laquelle se trouvait sa compagne Reeva Steenkamp, ne lui laissant aucune chance.
Condamné le 21 octobre 2014, il avait été autorisé par l’administration pénale à quitter sa prison le 21 août. Mais à la veille de sa sortie, le ministre de la Justice avait suspendu cette décision, qualifiée de « hâtive », « prématurée », reposant sur une mauvaise interprétation de la loi et demandé son réexamen.
Intervention du gouvernement
« Je commence à penser que tout cela devient un peu injuste » a déclaré lundi à l’AFP l’avocat pénaliste Martin Hood, qui regrette l’intervention du gouvernement dans ce dossier.
Selon lui, la sortie de prison anticipée est d’ordinaire accordée sans problème aux détenus qui font preuve de bonne conduite : « Si une personne a un bon comportement et qu’elle a purgé un sixième de sa peine, il n’y a aucune raison de ne pas lui accorder la liberté anticipée. D’habitude ? c’est juste une formalité », dit l’avocat.
Me Hood estime en fait que les différentes commissions cherchent à gagner du temps pour ne pas libérer Pistorius avant son procès en appel. Car si la cour d’appel donne raison au parquet et condamne Pistorius pour meurtre, il ne sera alors plus question de libération anticipée avant quelques années.
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