Congo-Brazzaville : la date du référendum constitutionnel fixée au 25 octobre
La date du référendum constitutionnel voulu par le président Denis Sassou Nguesso a été fixée au 25 octobre, selon une annonce officielle diffusée à la télévision publique lundi soir. Le projet de nouvelle loi fondamentale autorise l’actuel chef de l’État à se représenter à la présidentielle prévue à la mi-2016.
Selon l’annonce qui a été faite lundi 5 octobre au soir, le projet de Constitution qui sera soumis par référendum au vote des Congolais le 25 octobre fait sauter l’actuel verrou de limitation des mandats présidentiels. Il prévoit un mandat de cinq ans (contre sept actuellement), renouvelable deux fois. Aucune limite haute pour l’âge des candidats n’est prévue (elle est de 70 ans actuellement), seul un âge minimum de 30 ans serait instauré.
Le même projet prévoit également la recréation du poste de Premier ministre qui deviendra « le chef du gouvernement, à la place du chef de l’État ».
Plus de 30 ans à la tête du Congo
Si le projet était adopté, l’actuel président congolais, Denis Sassou Nguesso (DSN), âgé de 72 ans, pourrait se présenter à la présidentielle prévue pour mi-2016. En son état actuel, la loi fondamentale l’en empêche, limitant le nombre de mandats à deux successifs. DSN cumule plus de 30 ans à la tête du Congo, ayant d’abord occupé les plus hautes fonctions entre 1979 et 1992, puis après 1997. Élu une première fois en 2002 sous le régime de l’actuelle Constitution, il a été réélu en 2009.
Appel à manifester et réactions de l’opposition
Avant même l’annonce de la date du référendum, les partisans de la nouvelle Constitution ont appelé à manifester le 10 octobre à Brazzaville. Le 27 septembre, des dizaines de milliers de personnes avaient défilé dans les rues de la capitale congolaise aux cris de « Sassoufit ! », « »Non au troisième mandat ! », « Sassou dégage ! », » Non au référendum ».
« Le président Sassou Nguesso est sur un schéma préétabli de changer la Constitution et se maintenir au pouvoir », mais « il se trompe d’époque’, a déclaré à l’AFP Pascal Tsaty Mabiala, premier secrétaire de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), premier parti d’opposition, au lendemain de l’annonce du référendum.
« Nous nous opposerons jusqu’au bout. [M. Sassou] compte sur la force brutale qui est éphémère et nous comptons sur le soutien populaire », a ajouté M. Tsaty, dont la formation appartient au Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad).
« Il doit retirer son texte »
« La Cour constitutionnelle lui a donné un avis pour faire évoluer les institutions mais il nous sert un changement de constitution. C’est finalement la ruse et la malice. Il doit retirer son texte », a-t-il ajouté.
« Le président est dans sa logique et tient coûte que coûte à réaliser son coup d’État constitutionnel », a déclaré pour sa part Clément Miérassa, président du Parti social démocrate congolais (PSDC), autre formation membre du FROCAD.
« C’est à la fois triste et désolant pour la démocratie congolaise et africaine en général. Pour nous, la lutte sera menée jusqu’au bout pour s’opposer à son projet qui ne repose sur aucune base juridique », a-t-il ajouté.
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