BHP Billiton abandonne le fer guinéen
Après son retrait de la raffinerie d’aluminium de Sangaredi, le groupe minier anglo-australien BHP Billiton veut vendre ses parts dans le fer guinéen. Pour diminuer ses coûts d’exploitation mais aussi en réaction aux atermoiements des autorités minières.
Un mois après l’annonce de son retrait du projet de la raffinerie d’aluminium de Sangaredi, début juin 2012, BHP Billiton continue son désengagement de Guinée. Le 15 juillet, le géant anglo-australien a décidé de vendre ses parts dans la Société des mines de fer de Guinée (SMFG), qui explore les gisements de Diecké et de Nimba nord, situés le long de la frontière avec le Liberia, au sud-est du pays. D’après le Sunday Times, le groupe aurait engagé la banque d’investissement japonaise Nomura pour trouver un repreneur.
A l’instar d’autres majors minières, BHP Billiton cherche à réduire ses coûts d’exploitation, notamment dans l’aluminium et le fer, pour faire face à une éventuelle baisse de la demande chinoise. Contrairement aux gisements guinéens du Simandou de son concurrent Rio Tinto, estimées à plus de 6 milliards de tonnes de fer, ceux de BHP Billiton étaient nettement moins prometteurs en Guinée. Dans cette décision concernant la SMFG, tout comme pour celle concernant Sangaredi, les relations difficiles avec les autorités guinéennes ont aussi joué. Près de deux ans après l’accession d’Alpha Condé au pouvoir, les atermoiements et volte-face des autorités minières, ont, d’après des proches du dossier, également découragé l’état-major de BHP Billiton.
L’équipe Afrique sensiblement réduite
Celui-ci se voyait bien utiliser les mêmes infrastructures ferroviaires pour ses deux gisements guinéens et ses quatre mines libériennes. Mais il aurait fallu pour cela que les autorités guinéennes acceptent un passage de la frontière. Le groupe espérait aussi trouver un accord avec Arcelor Mittal, qui exploite la mine libérienne voisine de Yekepa, pour utiliser sa voie ferrée jusqu’au port de Buchanan, et diminuer ainsi ses coûts d’acheminement. Mais les discussions tant avec les autorités guinéennes qu’avec Arcelor Mittal ont semble-t-il échoué. BHP Billiton a réduit sensiblement ses équipes sur le continent : l’équipe d’exploration dédiée à l’exploration en Afrique va sensiblement être réduite en 2012, passant de 230 à 60 personnes. Du coup, les analystes s’interrogent sur la pérennité de sa présence ailleurs sur le continent, en particulier en Afrique de l’Ouest et en RD Congo.
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