Togo : malgré une rentrée sans embûche, les risques de grèves planent toujours sur les écoles
Après une année 2014-2015 mouvementée en raison de grèves répétitives, les élèves togolais ont repris le 28 septembre le chemin des classes. Pour une année tranquille ? Les menaces de grèves des syndicats persistent en tout cas.
Difficile de prédire la tournure que peut prendre ce début d’année scolaire au Togo. Même si un peu plus d’une semaine après la rentrée tout est calme, les interrogations subsistent. Les enseignants grèveront-ils à répétition ? Les élèves suivront-ils normalement les cours ? Depuis le mois d’août 2015, syndicats – du primaire et du secondaire – et les autorités multiplient les tractations pour aboutir à un « accord solide et durable ». Pour les syndicats de l’éducation, le bon déroulement de l’année scolaire ne tient qu’aux autorités. « L’apaisement viendra du gouvernement car les enseignants font suffisamment preuve de bonne volonté », estime un membre de l’Union des syndicats de l’Éducation du Togo (USET). Ce qui relance la question sur d’éventuels conflits qui peuvent, comme l’année passée, compromettre la tenue des examens dans les délais.
Amélioration des conditions des enseignants
Réunis les 18 et 19 septembre, les acteurs de l’éducation ont tenté d’accorder leurs violons pour une année sans perturbations. « Le dialogue est plus fluide aujourd’hui avec les autorités, notamment avec les nouveaux ministres en charge du secteur », a indiqué sous couvert de l’anonymat un enseignant. Le relevé de conclusions de la rencontre était formel sur la volonté de l’exécutif de satisfaire au maximum les doléances des syndicalistes. « Le gouvernement réaffirme sa bonne volonté pour améliorer durablement les conditions de vie et de travail des enseignants par la mise en place de la coopérative d’épargne et de crédit, la finalisation et l’adoption du statut particulier des personnels de l’enseignement », peut-on notamment lire dans le document.
Malgré la bonne volonté des uns et des autres, quelques points doivent encore être réglés pour ramener la sérénité dans le secteur de l’éducation au Togo. Outre les primes de rentrée et de bibliothèque de 150 000 F CFA qui n’ont pas encore été payées, d’autres doléances pourraient bien remettre le feu aux poudres. Parmi les sujets sensibles figurent notamment la revalorisation du salaire des enseignants promise par le gouvernement l’an dernier. Un instituteur qui gagne actuellement 105 000 F CFA par mois espère ainsi pouvoir toucher 120 000 F CFA, un professeur de lycée titulaire d’une licence espère pouvoir passer de 154 000 à 180 000 F CFA et les titulaires d’une maîtrise espèrent pourvoir passer à 200 000 F CFA. Le statut particulier des écoles confessionnelles et de ceux qui y enseignent représente également une source de possibles désaccords. Mais pour le moment, les deux millions d’élèves inscrits cette année au Togo suivent avec optimisme le cours normal de leur année scolaire.
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