Maroc : 40 millions d’euros pour PME Croissance
Doté depuis aujourd’hui de 435 millions de dirhams (40 millions d’euros), le fonds PME Croissance entre en action. Aux commandes : MarocInvest.
Vendredi 13 ou pas, PME Croissance a bouclé aujourd’hui son premier closing, deux ans après son lancement par le ministère de l’Industrie et du Commerce. « Le projet a connu quelques retards, admet Brahim El Jaï, patron de MarocInvest (groupe Tuninvest-AfricInvest), le gestionnaire du fonds. Le Printemps arabe n’y est pas pour rien. » Malgré cela, le succès est au rendez-vous avec une première levée de 435 millions de dirhams (40 millions d’euros) contre « un objectif initial de 350 millions », souligne Brahim El Jaï. Outre l’État marocain, qui a signé un chèque de 175 millions de dirhams, les souscripteurs du fonds sont européens et marocains : Société Générale Maroc, la Banque Européenne d’Investissement, l’agence de développement allemande KfW, la filiale de l’Agence de française de développement dédiée au secteur privé Proparco, l’assureur marocain CNIA Saada, la Caisse Marocaine des Retraites et le fonds de fonds Averroès Finances II (géré par le français CDC Entreprises) participent à l’aventure, ainsi que la société de gestion elle-même.
93% du tissu économique marocain
Pour gérer le fonds, MarocInvest a mis sur pied une filiale baptisée Private Equity Iniatives, récemment agréée. « Cet agrément nous permet de créer le fonds PME Croissance sous forme d’OPCR, un format réglementé avantageux », ajoute Brahim El Jaï. Le fonds investira au capital de 15 à 20 petites et moyennes entreprises marocaines, avec une contrainte : que celles-ci ne réalisent pas, au moment de l’investissement, plus de 100 millions de dirhams de chiffre d’affaires. Dans un document interne de présentation de PME Croissance, MarocInvest indique que la population d’entreprises ciblées par le fonds représente 93% du tissu économique marocain : 46% des emplois, 30% des exportations, 33% des investissements réalisés et 38% de la production nationale.
Seul souci : ces entreprises, même les plus dynamiques, sont souvent sous-capitalisées. D’où l’intervention à leurs côtés de PME croissance. Chacune des entreprises retenues verra en effet ses fonds propres renforcés de 10 à 40 millions de dirhams. Les premiers investissements pourraient intervenir d’ici la fin de l’année. « Nous visons les secteurs à forte valeur ajoutée tirés par la croissance interne comme l’agroalimentaire, le retail, les matériaux de construction, souligne Brahim El Jaï. Toutefois, avoir une politique d’investissement sectoriel a ses limites sur un marché comme le Maroc. Nous investirons donc aussi dans des PME prometteuses évoluant dans d’autres secteurs. » Les entreprises bénéficieront également d’une assistance technique, financée notamment par KfW.
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