Malgré la tentative de coup d’État, Standard & Poor’s maintient la note du Burkina
En déviation du calendrier, S&P vient de publier un rapport sur la note souveraine du Burkina. Selon l’agence américaine, la récente tentative de coup d’État n’a pas eu d’effet notable sur les perspectives du pays.
“Nous pensons que la récente agitation n’a pas eu de répercussions substantielles sur la capacité du Burkina Faso à rembourser sa dette”. C’est le verdict de l’agence de notation Standard & Poor’s au sujet du putsch manqué de septembre, dans un rapport publié en français ce mercredi.
S&P maintient donc les notes “B-/B” de long et court terme en devises et en monnaie locale du pays, avec une perspective stable.
Déviation
Le nouveau rapport de S&P est publié en déviation du calendrier prévu. L’agence américaine avait abaissé d’un cran la note du Burkina à “B-” en décembre 2014, en raison des tensions politiques et des manifestations massives qui avaient mené au départ de Blaise Compaoré. Après une étude de juin dernier – confirmant la note du pays – la prochaine mise à jour de la notation du Burkina était attendue le 5 décembre.
Dans sa nouvelle étude, publiée “en raison des événements politiques imprévus”, S&P tient compte des perturbations que la crise de septembre a entraîné sur l’activité économique et les recettes budgétaires, avec des pertes estimées à plus de 30 milliards de F CFA (47 millions d’euros) selon le gouvernement.
“Nous nous attendons à ce que les recettes budgétaires soient inférieures cette année, en raison de la crise, mais, explique S&P, nous ne nous attendons pas à un dérapage fiscal majeur, étant donné que le gouvernement a reporté d’importantes dépenses d’investissement”.
Scénario
L’agence américaine estime que le “scénario le plus probable” est celui d’une sortie de crise, avec des élections organisées cette année ou début 2016.
Selon les dernières estimations de S&P, l’économie burkinabè devrait croître de 4 % cette année et 6 % l’an prochain, contre 4,5 % en 2014. L’agence table sur un déficit de -2,5 % et -4 % du PIB en 2015 et 2016 respectivement. L’endettement du pays devrait rester relativement stable à 29,6 % et 31,3 % du PIB en 2016 et 2016, contre 28,2 % en 2014.
L’agence rappelle qu’elle pourrait toutefois abaisser les notes du pays “si la gestion de la dette est compromise par les troubles liés au élections, […] si les ressources des bailleurs de fonds se réduisent fortement en réaction aux craintes liées à la situation politique, ou si les déficits budgétaires et courants s’avèrent nettement supérieurs à nos anticipations”.
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