L’Algérie veut rééquilibrer ses relations économiques avec l’UE
L’Algérie estime « nécessaire » la réévaluation des relations économiques et commerciales avec l’Union européenne, misant sur davantage d’investissements de l’UE dans le pays. Le gouvernement a adopté de nouvelles mesures favorables aux investissements étrangers.
L’économie algérienne, qui tire du pétrole plus de 95 % de ses recettes extérieures et dont la fiscalité de l’or noir représente 60 % de son budget, a énormément pâti de la baisse des prix des hydrocarbures.
Le Conseil des ministres présidé mardi par le président Abdelaziz Bouteflika a précisé que la chute de près de la moitié des recettes extérieures du pays, du fait de la crise du marché pétrolier, « rend davantage nécessaire » l’évaluation du volet économique et commercial de l’Accord d’association avec l’UE, note un communiqué diffusé par l’agence APS.
« Le doublement de nos importations à partir de l’espace européen n’a pas été accompagné de la hausse attendue dans les investissements européens en Algérie », ajoute-t-on.
Accord défavorable
L’Accord d’association entre l’UE et l’Algérie, mis en oeuvre en septembre 2005, encadre la coopération économique, sociale, culturelle, et judiciaire entre les deux zones.
Il prévoyait notamment un démantèlement des barrières douanières entre les deux espaces.
Mais il s’est révélé largement défavorable à l’Algérie dont l’économie est peu compétitive et qui n’est pas parvenue à exporter des produits hors hydrocarbures, perdant de ce fait d’importantes recettes. D’où sa demande répétée de renégocier le texte.
Le gouvernement compte lever l’obligation imposée aux sociétés étrangères de présenter des bilans excédentaires en devises.
Mesures d’encouragement
Pour stimuler les Investissements directs étrangers (IDE), le Conseil des ministres a par ailleurs pris deux mesures favorables aux sociétés étrangères : elle ne seront plus obligées de présenter des bilans excédentaires en devises et, pour celles installées avant 2009 et souhaitant changer de registre de commerce, elle ne seront plus obligées de s’associer à un partenaire local.
Depuis 2009, les entreprises étrangères s’installant en Algérie doivent s’associer à un partenaire local détenant au moins 51 % du capital de la société mixte créée. Une mesure jugée rédhibitoire par les investisseurs.
Largement déficitaire
Lors de sa venue à Alger en septembre, la haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères Federica Mogherini, a pris note des réclamations algériennes.
Une récente étude réalisée par l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) montre que la balance commerciale Algérie-UE est largement déficitaire: les exportations algériennes hors hydrocarbures en direction de l’Europe ont atteint 12,3 milliards de dollars en près de dix ans contre 195 milliards d’importations, rapporte APS.
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