Côte d’Ivoire : 5 choses à savoir sur la présidentielle du 25 octobre

La campagne électorale pour la présidentielle du 25 octobre en Côte d’Ivoire s’ouvre ce vendredi. Grand favori, le président Alassane Dramane Ouattara vise une réélection dès le premier tour.

Le président ivoirien Alassane Ouattara, le 21 mars 2015 à Abidjan. © Issouf Sanogo/AFP

Le président ivoirien Alassane Ouattara, le 21 mars 2015 à Abidjan. © Issouf Sanogo/AFP

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Publié le 9 octobre 2015 Lecture : 3 minutes.

Le 1er tour de l’élection présidentielle aura lieu le 25 octobre. La campagne, qui s’ouvre vendredi 9 octobre, durera deux semaines pour s’achever le 23. Deux semaines durant lesquelles les candidats tenteront de convaincre les Ivoiriens.

1. ADO, grand favori

À la tête d’une forte coalition de la majorité (qui rassemble son parti, le RDR, mais aussi le PDCI d’Henri Konan Bédié, le MFA, l’UPDCI et l’UPCI), Alassane Dramane Ouattara (ADO), le président ivoirien fait figure de grand favori. Il lance sa campagne officielle à Yamoussoukro. Mais, il n’a pas attendu le 9 octobre pour aller à la rencontre des Ivoiriens. ADO, qui avait promis de se rendre dans toutes les régions du pays, a multiplié les déplacements. Il était dernièrement à Daloa, troisième ville de la Côte d’Ivoire, capitale du grand ouest et fief de l’ancien président Laurent Gbagbo. L’objectif est simple : gagner au premier tour avec un fort taux de participation. C’est pour cela que le président fait campagne sans relâche dans les zones qui lui sont le moins favorables.

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2. Amara Essy se retire

Le 9 septembre, la Cour constitutionnelle avait validé dix candidatures sur les 33 ayant été déposées devant la Commission électorale indépendante (CEI) :  Alassane Dramane Ouattara, Pascal Affi N’Guessan, Charles Konan Banny, Amara Essy, Siméon Konan Kouadio, Henriette Lagou Adjoua, Mamadou Koulibaly, Kouadio Konan Bertin, Jacqueline-Claire Kouangoua et Kacou Gnangbo.

Mais aujourd’hui, le nombre, comme l’identité des « challengers » de l’actuel président ivoirien restent incertains. Mardi 6 octobre, Amara Essy a annoncé qu’il suspendait sa participation à la campagne et qu’il subordonnait un éventuel maintien de sa candidature à la prise en compte des « exigences démocratiques » des Ivoiriens.

3. La CNC maintient le suspens…

Plusieurs autres candidats maintiennent le suspens quant à leur participation au scrutin. Lors d’une conférence de presse, jeudi 8 octobre à Abidjan, Jean-Jacques Béchio a indiqué que Charles Konan Banny serait le candidat officiel de la Coalition nationale pour le changement (CNC) dont il est le président. Eux aussi membres de cette coalition, Mamadou Koulibaly et Kouadio Konan Bertin (KKB) seront eux aussi candidats, respectivement pour le Lider et comme indépendant.

Dans le même temps, le porte-parole de la CNC a indiqué que la coalition ne participerait pas à l’élection si ses revendications n’étaient pas prises en compte. « Les conditions sécuritaires sont loin d’être remplies pour des élections transparentes et apaisées. Nos revendications vont dans le sens de mettre la Côte d’Ivoire comme elle était avant », a-t-il déclaré.

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Koulibaly, KKB, Banny, mais aussi Kacou Gnangbo et Siméon Konan Kouadio n’étaient pas présents mercredi lors de la signature au palais présidentiel d’une charte de bonne conduite sous le patronage de l’ONG américaine National Democratic Institute (NDI).

4. Le processus électoral en question

Cinq ans après la crise de 2010-2011, la Côte d’Ivoire est-elle prête à organiser des élections apaisées ? Les autorités assurent que oui. Mais, l’opposition dans sa grande majorité voit les choses autrement. En justifiant sa décision de suspendre sa participation à la campagne, Amara Essy a fait état des critiques formulées par l’ensemble des candidats rassemblés au sein de la CNC. « Si nous n’y prenons garde, nous nous acheminons vers une crise postélectorale, une crise postélectorale de trop », a-t-il prévenu, affirmant ne pas se porter « complice d’une combine électorale ».

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« Tout semble mis en place pour un passage en force », poursuit Amara Essy, évoquant le fait que le nombre de bureaux de vote vient « seulement d’être fixé par décret du 29 septembre 2015 », la distribution « à la hâte » des cartes d’électeurs et l’absence de « toilettage » du fichier électorale. « Il n’existe aucune garantie d’accès équitable sur toute l’étendue du territoire, pour tous les candidats ou leurs représentants », estime-t-il.

5. Débat sur le financement

Une autre polémique agite Abidjan depuis plusieurs jours, elle concerne le financement de la campagne. La décision du président Ouattara d’allouer la somme de 100 millions de F CFA à chacun des candidats qui concourent face à lui fait réagir. Le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné a ajouté qu’en attendant l’adoption d’un texte législatif qui encadrera le financement des partis ou groupement politique sur fond public, dans le cadre des élections, « ce financement est accordé à titre exceptionnel pour la présente élection, afin de garantir l’égalité des chances à tous les candidats ».

La majorité des candidats estiment que cette somme est insuffisante, quand d’autres dénoncent « l’opacité » dans laquelle l’attribution de cette somme a été décidée. Siméon Konan Kouadio a ainsi annoncé avoir refusé de recevoir les 100 millions de F CFA.

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