Combien coûte un acte terroriste ?
Quel est l’impact du terrorisme sur les finances publiques et l’économie d’un pays, sur sa croissance et son développement ? Dans une étude publiée cette semaine, l’agence de notation Moody’s tente de répondre à ces questions.
![Photo prise le 27 juin 2015 montrant le cordon de sécurité après l’attentat dans un hôtel près de Sousse en Tunisie. © Kenzo Tribouillard/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2015/10/09/tunisie-592x296-1435758720-2.jpg)
Photo prise le 27 juin 2015 montrant le cordon de sécurité après l’attentat dans un hôtel près de Sousse en Tunisie. © Kenzo Tribouillard/AFP
Se basant sur les données du Global Terrorism Database, qui couvre 125 000 actes terroristes dans 156 pays entre 1994 et 2013, les équipes de Moody’s ont construit un “indice du terrorisme”, tenant compte notamment du nombre d’attaques, de victimes et de blessés, ainsi que des dégâts matériels occasionnés.
À partir de cet indice, Moody’s a mesuré l’impact du terrorisme sur la croissance économique, les dépenses publiques, l’investissement et le coût des emprunts.
Au-delà de l’impact immédiat, les effets du terrorisme, selon ce rapport, se font ressentir plusieurs années après les actes en question.
De cette étude, il ressort que les 10 pays les plus “atteints” par le terrorisme en 2013, ont enregistré en moyenne une baisse immédiate de -0,51 à -0,8 point de leur taux de croissance. Trois ans après les attaques, indique Moody’s, la croissance du pays reste inférieure à sa tendance de long terme.
Idem pour le taux de croissance des investissements (jusqu’à 2,1 point de moins) et le coût des emprunts d’un pays, qui s’alourdit de 0,41 à 0,65 point durant l’année de l’attaque, et de 0,51 à 0,81 point supplémentaire un an après les attaques.
Selon les calculs de Moody’s, sans l’effet des actes terroristes commis entre 2008 et 2013, le PIB du Pakistan aurait dû être durant cette dernière année supérieur de 5,1 % au niveau enregistré, soit une différence de 11,8 milliards de dollars. Dans le cas de l’Iraq, cette différence est d’environ 8,2 %, soit 18,8 milliards de dollars.
L’étude de l’agence de notation a l’avantage d’apporter des données chiffrées sur l’impact immédiat des violences terroristes sur une économie, au-delà du coût humain effroyable de ces attaques. Mais surtout, elle met en évidence les conséquences de moyen et long terme de ces actes sur les trajectoires économiques des pays en question.
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