Embellie sur Madagascar

La fréquentation touristique à Madagascar a augmenté de 15 % en 2011. Une tendance que les autorités espèrent bien voir se prolonger, même si la situation politique reste incertaine.

Le tourisme représente plus de 31 000 emplois directs. © Robin Hammond/Panos-REA

Le tourisme représente plus de 31 000 emplois directs. © Robin Hammond/Panos-REA

Publié le 11 juillet 2012 Lecture : 3 minutes.

En 2011, 225 005 touristes sont entrés à Madagascar. C’est peu, pour cette île au potentiel exceptionnel. Mais c’est 15 % de plus que  l’année précédente. Et la hausse se poursuit : « Depuis décembre dernier, les compagnies aériennes annoncent une progression de 20 % à 25 % de leurs taux de remplissage, et les tour-opérateurs, une hausse de 25 % à 30 % pour le second semestre », indique Éric Koller, le président du conseil d’administration de l’Office national du tourisme de Madagascar (ONTM).

Des îles à la vanille

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Le concept des « Îles Vanille » a été créé en 2010 par l’île Maurice (plus de 964000 entrées en 2011, + 3,2 %), l’île de la Réunion (471000 visiteurs, + 12 %), les Seychelles (194753 entrées, + 11 %) et Madagascar, rejointes ensuite par les Comores. Objectif : vendre une marque commune et créer des offres de voyages combinant deux îles de l’océan Indien. Problème: le projet tarde à se concrétiser. Le ministre duTourisme des Seychelles, Alain Saint-Ange, était néanmoins présent lors de l’International Tourism Fair Madagascar. Son hôte et homologue, Jean Max Rakotomamonjy, aimerait d’ailleurs voir le prochain salon réunir tous ses voisins à Antananarivo. S.A.H.

Une embellie qui a poussé le ministère du Tourisme et l’ONTM à organiser, du 31 mai au 2 juin, à Antananarivo, le premier salon malgache du secteur, l’International Tourism Fair Madagascar. L’objectif des autorités pour cette année est de s’approcher du record d’entrées enregistré en 2008 : 375 000 touristes avaient alors visité Madagascar, juste avant que la crise politique éclate. « Il est vrai que nous sommes dans un gouvernement de transition censé gérer les affaires courantes, admet le ministre du Tourisme, Jean Max Rakotomamonjy. Mais cela ne nous empêche pas de lancer les bases d’un tourisme qui puisse être un levier de développement pourvoyeur d’emplois. Nous visons tous les types de tourisme, pourvu qu’ils respectent l’environnement et la population malgaches. »

Cliquez sur l'image.solid #000000; float: left;" title="Cliquez sur l'image." class="caption" />Car le secteur est stratégique. Il emploie directement plus de 31 000 personnes et il a rapporté 180,6 millions d’euros de devises en 2011. Mais les professionnels se montrent très prudents. « Depuis 2009, les opérateurs ont continué à investir, mais beaucoup moins qu’ils ne l’auraient fait si la situation politique avait été plus sereine, assure Pierre Mau, patron de BIP, une société de promotion de villas de luxe sur l’île de Nosy Be. Beaucoup, surtout à l’étranger, attendent un gouvernement stable pour investir des sommes dépassant le millions d’euros. » 

À Antananarivo, le tourisme d’affaires permet encore de sauver la face, comme dans les régions concernées par le boom minier. Le port de Toamasina (sur la côte est de l’île), qui accueille le plus grand projet minier du pays (nickel et cobalt), a ainsi vu « depuis deux ans le nombre d’hôtels de standing multiplié par deux », précise Narove Soamamy, président de l’Office régional du tourisme. Au niveau national,en revanche, les investissements privés dans l’hébergement et la restauration restent faméliques. Ils ont été de 10,9 millions de dollars (7,6 millions d’euros) en 2009, 43,7 millions en 2010 et 23,2 millions l’an passé. Comble de malchance, le pic de 2010 s’explique par la construction, pour 20 millions de dollars, de cinquante villas présidentielles destinées à un sommet de l’Union africaine qui n’a finalement pas eu lieu !

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On est encore loin des 375 000 entrées enregistrées en 2008, un record.

Priorité

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Par la voix d’ÉricKoller, les professionnels réclament la détaxation du matériel entrant, l’augmentation des fréquences aériennes avec la négociation d’un accord OpenSky, un accès facilité au foncier et une meilleure formation pour les emplois de base. En visite à l’International Tourism Fair Madagascar, le président de la Transition, Andry Rajoelina, a indiqué être prêt à faire un geste sur le premier point. Les autorités ont aussi accéléré la mise en place de « réserves foncières touristiques » (21 sites pour 8800 ha), dans lesquelles elles appellent les opérateurs à investir. Quant à la formation, elle réclame beaucoup de moyens ; les grands projets devront donc patienter. Jusqu’au retour en masse des touristes ?

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