Présidentielle en Guinée : climat de violence à la veille du scrutin

Alors que les Guinéens sont appelés à choisir leur président ce dimanche 11 octobre, les affrontements s’intensifient entre les militants du parti au pouvoir et ceux de l’opposition.

À Conakry, de la fumée s’échappe d’un marché à côté d’un rassemblement de l’UFDG, en 2015. © Youssouf Bah/AP/SIPA

À Conakry, de la fumée s’échappe d’un marché à côté d’un rassemblement de l’UFDG, en 2015. © Youssouf Bah/AP/SIPA

Publié le 9 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

L’ambiance de fête de fin de campagne qui régnait à Conakry a définitivement laissé place à la violence. Depuis jeudi 8 octobre, des affrontements perdurent à Conakry entre les militants du Rassemblement du peuple de Guinée, le parti du président Alpha Condé, et les soutiens de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), dirigé par le principal opposant Cellou Dalein Diallo. La capitale, plutôt épargnée par les batailles rangées ces derniers mois, est désormais bloquée sur plusieurs de ces grands axes à la veille de la présidentielle du 11 octobre. Les violences, qui ont déjà fait au moins deux morts, se concentrent essentiellement dans les communes de Dixinn et Matam.

Le conflit a glissé du plan politique vers le plan communautaire. Au quartier de Dixinn Terrasse, de jeunes partisans d’Alpha Condé, armés de bâtons et de projectiles, ont dressé des barricades sur les routes, stoppant de force les véhicules, parfois pour contrôler l’appartenance ethnique des passagers des véhicules. En parallèle, cette situation se répétait à Bambeto, quartier majoritairement peul acquis à l’UFDG. L’autoroute Fidel Castro qui traverse la capitale d’est en ouest, était bloquée par les forces de l’ordre en prises avec des émeutiers.

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Marée humaine

C’est justement sur cet axe routier que tout a débuté jeudi, lors du retour à Conakry en grande pompe de Cellou Dalein Diallo, candidat de l’UFDG. Après une tournée dans plusieurs préfectures de l’intérieur du pays, le cortège de campagne du principal challenger du chef de l’État a emprunté l’autoroute sur une trentaine de kilomètres en direction du Palais du Peuple pour y tenir son dernier meeting, accompagné par une véritable marée humaine de militants. C’est au niveau du quartier de la Casse, principalement occupé par des Malinkés, l’ethnie du président Alpha Condé, que la marche a violemment dégénéré.

Le domicile de Cellou Dalein Diallo a été attaqué à Dixinn et l’opposant a appelé ses militants à venir le protéger

Les affrontements se sont poursuivis une bonne partie de la nuit, avant de reprendre dès le lendemain matin, chaque camp rejetant la faute sur l’autre et souhaitant en découdre en guise de représailles. « Avant notre arrivée, les gens de la Casse avait barricadé la route, raconte ce militant UFDG. Puis ils ont commencé à jeter des pierres. Il y a pourtant une gendarmerie à côté, mais ils ne sont pas intervenus. »

Du côté du RPG, la version diffère : « Depuis le début de la campagne, Conakry vivait bien, corrige cet électeur. Ce sont les gens de Dalein qui nous ont agressés. C’était pas une marche, là il s’agit d’une rébellion. » Dans ce contexte très tendu, le domicile de Cellou Dalein Diallo a été attaqué à Dixinn. L’opposant a appelé ses militants à venir le protéger, faute d’une protection policière suffisante. En fin de journée, Conakry s’apprêtait à vivre une nuit difficile.

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