Présidentielle en Guinée : les électeurs ont voté dans un climat apaisé

À Conakry et dans le reste du pays, les Guinéens se sont déplacés en masse dimanche pour choisir leur futur président. Un scrutin placé (pour le moment) sous le signe de la concorde, même si le défi de la transparence reste à relever pour des résultats attendus d’ici à cinq jours. Reportage.

Des militaires guinéens font sagement la queue pour voter dans le quartier de Bambeto, à Conakry, le 11 juin 2015. © Youssouf Bah/AP/SIPA

Des militaires guinéens font sagement la queue pour voter dans le quartier de Bambeto, à Conakry, le 11 juin 2015. © Youssouf Bah/AP/SIPA

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Publié le 12 octobre 2015 Lecture : 3 minutes.

Considéré comme à risque, le scrutin présidentiel guinéen du dimanche 11 octobre 2015 a déjoué les pronostics et s’est déroulé dans un climat apaisé sur tout le territoire national, notamment dans la capitale Conakry qui a pourtant connu deux jours de violences électorales avant le vote. Et si l’objectif de la transparence sur l’ensemble du processus reste encore à réaliser, celui de la participation semble avoir été atteint haut la main.

Aucune déclaration officielle sur le taux de participation des six millions des Guinéens appelés aux urnes n’avaient été faite dimanche soir, mais de l’avis de tous les observateurs, l’affluence des électeurs n’a pas faiblit devant les bureaux de vote, dont certains, ouverts tardivement, n’ont fermé qu’à 20h au lieu de 18h GMT, sur autorisation de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Selon cette institution, les résultats provisoires ne seront connus qu’après cinq jours. En attendant, les Guinéens restent suspendus à FM Guinée 2015, une synergie de radios privées qui annonce les résultats partiels au compte goûte et par bureau de vote, grâce à des journalistes déployés à travers le pays.

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Des griefs contre la Ceni

La discipline et la mobilisation des électeurs contrastaient avec les difficultés techniques rencontrées sur le terrain. Hormis les retards dans l’ouverture de certains bureaux de vote, le problème majeur a été la lenteur occasionnée par l’inscription anarchique des électeurs dans les registres d’émargement. Avec des petits portraits et de nombreuses pages à feuilleter, le vote d’un électeur pouvait banalement prendre dix minutes. Sans compter les risques de voir certains renvoyés au motif que leur nom n’a pas été retrouvé, au terme d’une recherche laborieuse. Dans certains bureaux de vote, les membres ont préféré opter pour l’appel nominatif suivant l’ordre d’inscription des électeurs dans le registre d’émargement. Ce qui, non plus, n’était pas sans conséquences : le premier arrivé est rarement le premier servi et certains appelés sont absents.

Les difficultés techniques n’entachent pas la régularité du scrutin, a déclaré le chef de la Mission d’observation électorale de l’UE

Le bureau de vote 6, situé dans l’enceinte du Centre de perfectionnement aux techniques automobile et mécanique (Cepertam), quartier Concasseur (Ratoma), semble avoir trouvé la meilleure solution. L’assesseur dictait le nom de l’électeur qui était recherché non par une seule personne mais par l’ensemble des membres du bureau, aidés des délégués des partis politiques qui s’étaient repartis la dizaine de pages du registre d’émargement. « On a démarré le vote presque à 9h parce que le matériel était indisponible, explique Daouda Mohamed Souaré, le président du bureau. On était obligés de travailler en équipe », se justifie-t-il.

Les difficultés techniques susmentionnées, bien qu’elles contredisent l’assurance affichée par la Ceni par rapport à sa préparation effective, n’entachent pas la régularité du scrutin, a déclaré dimanche à la mi-journée Frédéric Engel, le chef de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne, MOE-UE.

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Fait divers

Dans la catégorie insolite, il faut noter que les membres du bureau de vote 6 au Cepertam auront débordé de créativité. Une carcasse de bus leur a servi de bureau et a pallié le probleme du manque d’espace. Et le vote « roulait » cinq sur cinq, à la satisfaction du président du bureau, Daouda Mohamed Souaré. « Le hasard nous a conduit à cette solution et on s’est adapté. On a tourné en rond le matin, toutes les salles étaient fermées. Finalement, nous nous sommes dit que le bus était mieux et nous y avons emmnagé. Nous sommes même en avance par rapport à ceux qui sont mieux abrités », témoignait-il dans l’après-midi. Effectivement, à 16h50, 350 électeurs sur 495 inscrits avaient réussi à y voter. Au même moment, de longues files étaient visibles devant des bureaux de vote voisins.

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