Togo : le gouvernement débloque 6 milliards de F CFA pour satisfaire les enseignants
Après de longues semaines de négociations avec les syndicats et les partenaires de l’éducation, le gouvernement a annoncé le 9 octobre le paiement des primes de rentrée et de bibliothèque de tous les enseignants du secteur public.
L’annonce était attendue par des milliers de parents d’élèves inquiets de voir l’année scolaire perturbée par des mouvements (parfois violents) de grève des enseignants. Les primes de rentrée et de bibliothèque des enseignants seront payées par à partir du 15 octobre. « Le gouvernement tient absolument à ce que toute l’année scolaire ait lieu sans les tensions ou perturbations qui ont marqué les dernières années », explique Gilbert Bawara, ministre de la Fonction publique.
En signe de « bonne volonté et d’engagement », une délégation gouvernementale comprenant les ministres de la Fonction publique, des Enseignements primaires et secondaires, de la Formation professionnelle et du Budget a rencontré le 8 octobre les fédérations et organisations syndicales du secteur de l’éducation pour exprimer « la satisfaction du gouvernement pour leur contribution à la réussite de la rentrée scolaire et surtout pour annoncer la décision de déblocage des primes de rentrée et de bibliothèque ainsi que de trois mois d’avances sur solde pour les enseignants volontaires recrutés à l’issue du concours de 2013 et dont les dossiers de régularisation sont en cours de traitement ».
« Victoire d’étape »
Au total, un peu plus de six milliards de francs CFA seront décaissés par l’État au titre de cette mesure. L’intégralité des primes de rentrée et de bibliothèque doit donc être versée à partir du 15 octobre sur les comptes bancaires des enseignants du secteur public, sauf pour ceux qui n’en disposent pas et qui devront dès lors se rendre dans les guichets indiqués.
Visiblement satisfait d’une « victoire d’étape », Kalaha Sodja, secrétaire général de l’Union des syndicats de l’éducation du Togo (Uset), veut constater la disponibilité des primes sur les comptes des ayants-droits le 15 octobre avant de juger de la bonne foi du gouvernement. « L’urgence était de payer les primes de rentrée et de bibliothèque », reconnaît celui qui assure par ailleurs les fonctions de porte-parole des fédérations des syndicats de l’éducation.
Pour le gouvernement, le principe des primes de rentrée et de bibliothèque ne posait pas de problèmes, mais les modalités et le calendrier de leur décaissement devait « tenir compte des contraintes de trésorerie, des autres engagements financiers et des urgences du moment ». Des discussions sont annoncées pour trouver des mécanismes durables de décaissement et de paiement de ces primes pour les années scolaires à venir.
Les discussions se poursuivent
Les syndicats espèrent que les autres points en cours de discussion – mise en place d’un statut spécial, situation des enseignants du confessionnel, et création d’une coopérative promise depuis 2013 notamment – trouveront rapidement satisfaction pour endiguer durablement le cycle des perturbations dans le monde de l’éducation au Togo.
Le gouvernement a de son côté manifesté sa disponibilité à entreprendre des concertations et des réflexions plus approfondies avec les acteurs de l’éducation pour « régler de manière durable les autres préoccupations et revendications exprimées par les syndicats ».
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