Exclusif : BBS va créer une maison d’édition
L’école de commerce gabonaise BBS veut monter sa propre maison d’édition. Un pari audacieux initié par Dominique Roux, professeur émérite à l’université de Paris Dauphine et soutien de BBS.
« Nous avons constaté un triple problème », commence Dominique Roux, professeur émérite à Paris Dauphine (France) et l’un des artisans du développement de la BGFI Business School (BBS). « En Afrique subsaharienne francophone, l’immense majorité des livres de gestion sont importés de France, de Belgique ou du Canada si bien que je me suis moi-même souvent retrouvé à faire du trafic de livres dès que je me déplaçais sur le continent… D’autre part, l’étroitesse du marché local a pour conséquence l’absence de librairie spécialisée et, partant, une distribution erratique. Enfin, le pouvoir d’achat des étudiants est limité alors que le prix des livres est prohibitif ». La conclusion de ces réflexions est simple en apparence : éditer directement dans la sous-région, sans réaliser de profit.
Pour mener son projet à bien et convaincre certains éditeurs français de céder une partie de leur catalogue, Dominique Roux a fait jouer son réseau. Il est parvenu ainsi à racheter des droits d’auteur pour l’Afrique centrale, à un prix préférentiel, certes, mais sans aucune limitation de tirage. Jean Pavlevski, fondateur des célèbres éditions Economica, fait partie de ceux qui ont accepté la proposition de Dominique Roux et les premiers livres devraient être imprimés dans moins d’un an.
Une centaine d’ouvrages pour commencer
Pour résoudre le problème de la distribution, il est envisagé de mettre en place des points de vente dans les agences bancaires de BGFI.
Pour l’instant, Dominique Roux vise une bibliothèque d’une centaine d’ouvrages, mais dit pouvoir démarrer avec une cinquantaine. La majeure partie des livres concernent la gestion, mais il dit ne pas vouloir en rester là. « À terme, cette nouvelle maison d’édition ne sera pas seulement destinée à publier des livres de comptabilité ou de marketing. De même, nous voulons éditer des auteurs africains sur des sujets aussi variés que la géographie, l’histoire ou la biologie… Nous resterons toutefois dans le domaine universitaire et, dans ce cadre, nous réfléchissons aussi à la possibilité de publier des thèses. »
Pour résoudre le problème de la distribution, Dominique Roux examine avec Henri-Claude Oyima la possibilité de mettre en place des points de vente dans les agences bancaires de BGFI Bank. Une édition électronique est également envisagée, mais achoppe encore sur les questions de propriété intellectuelle. Pour l’instant, la future maison d’édition n’a pas trouvé son nom, mais une chose est sûre, « ce nom devra refléter notre identité africaine », conclut Dominique Roux.
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