Burkina : pour en savoir plus sur la mort de Thomas Sankara, il faudra encore attendre

Les familles des victimes avaient rendez-vous ce mardi avec le juge militaire en charge de l’affaire pour communiquer les résultats de l’autopsie des 13 hommes exhumés en mai dernier. Mais les résultats des tests ADN n’étant pas encore disponibles, on ne sait toujours pas si ce sont bien les corps que l’on croit.

L’ancien président burkinabè Thomas Sankara. © AFP

L’ancien président burkinabè Thomas Sankara. © AFP

Publié le 13 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

Les familles des victimes attendaient ce moment avec impatience. Enfin, elles en sauraient un peu plus sur les circonstances dans lesquelles Thomas Sankara et douze de ses compagnons ont été exécutés, le 15 octobre 1987, au cœur du Conseil de l’Entente.

Mais de ce premier et très long (près de quatre heures) rendez-vous avec le juge militaire en charge de cette affaire, François Yameogo, elles n’ont pas appris grand-chose. « On n’en sait guère plus », admettait Me Bénéwendé Sankara, l’avocat de la veuve de Thomas Sankara, Mariam, quelques minutes après être sorti du cabinet du juge, le 13 octobre en début d’après-midi.

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Les résultats des tests ADN pas encore disponibles

Que disent les résultats de l’autopsie et de l’expertise balistique des restes présumés des treize hommes exhumés en mai dernier ? Rien de déterminant, si ce n’est ce que l’on savait déjà grâce au témoignage du seul rescapé de la tuerie, Alouna Traoré : qu’ils ont été tués par balles – des balles de kalachnikovs et de pistolets automatiques – et que le corps présumé être celui de Sankara porte les traces d’une dizaines d’impacts, à la poitrine, aux bras, aux jambes.

Pour le reste, il faudra attendre. Les résultats des tests ADN n’étant pas encore disponibles, on ne sait toujours pas si ce sont bien les corps que l’on croit. « Le juge nous a dit que ces résultats arriveraient dans les prochains jours », indique Me Sankara.

Huit personnes inculpées

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L’enquête avance, cependant. Le juge a indiqué aux avocats et aux ayants-droits qui avaient répondu à sa convocation que huit personnes sont d’ores et déjà inculpées, et que quatre d’entre elles sont actuellement incarcérées. Ce sont tous des militaires, dont certains sont connus pour avoir participé à l’assaut du 15 octobre. Le docteur Diébré Alidou, l’auteur du fameux certificat médical concluant à une « mort naturelle » de Sankara, fait également partie de la liste. Quant à Hyacinthe Kafando, qui, selon plusieurs témoins, commandait les hommes qui ont tiré sur Sankara, il est en fuite et fait l’objet d’un mandat d’arrêt.

Soupçonné d’avoir organisé cette exécution en tant qu’adjoint de Blaise Compaoré à l’époque, le général Gilbert Diendéré, qui a dirigé le coup d’État manqué du 17 septembre dernier et qui croupit en prison depuis quelques jours, n’est pour l’heure pas inculpé.

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