Frank Engel : « Le déroulement du scrutin [présidentiel] prouve la maturité démocratique des Guinéens »

Le chef de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne, Frank Engel, revient pour Jeune Afrique sur le premier tour du scrutin présidentiel en Guinée qui s’est déroulé le 11 octobre.

Un homme vote dans le quartier de Bambeto à Conakry le 11 octobre 2015. © Youssouf Bah/AP/SIPA

Un homme vote dans le quartier de Bambeto à Conakry le 11 octobre 2015. © Youssouf Bah/AP/SIPA

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Publié le 13 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Quel est le constat des observateurs de l’Union européenne sur le déroulement du scrutin présidentiel du 11 octobre ?

Frank Engel : Nous avons constaté une participation massive des Guinéens au premier tour, ce que nous saluons. Le scrutin s’est déroulé dans le calme, la dignité et la sérénité. Cela prouve la maturité démocratique des Guinéens. Le climat de la campagne était par moment largement tendu et on aurait pu craindre des débordements de part et d’autres le jour du scrutin.

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Nous avons néanmoins constaté de nombreuses insuffisances techniques et des problèmes qui ont pu en partie être résolus pendant la journée du scrutin. Cela n’était pas idéal, mais je crois que cela n’a pas empêché les Guinéens qui le souhaitaient d’exprimer leur vote.

Quelles sont les insuffisances techniques que vous avez constatées ?

Les listes d’électeurs sans aucun ordre alphabétique ou encore la remise des cartes d’électeurs ont posé de nombreux problèmes.

Le citoyen ne savait pas à qui s’adresser. La pire situation rencontrée par les électeurs, a été de se retrouver devant un bureau de vote, sa carte à la main à attendre que l’on trouve son nom sur une liste qui ne comportait aucun ordre.

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Avez-vous été témoins, comme l’opposition, de scènes d’intimidation d’électeurs par l’autorité administrative ou militaire ?

Personnellement, non, et des telles informations ne nous sont pas parvenues non plus.

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Que pensez-vous de la demande d’annulation du scrutin ?

Je pense que l’opposition a le droit de demander, le cas échéant, une annulation du vote. Je suppose qu’elle le fera formellement après avoir pris connaissance des résultats. Si l’opposition maintient sa demande d’annulation, des recours en la matière seront ouverts devant la juridiction compétente.

Vous maintenez pour votre part que les insuffisances techniques n’invalident pas le scrutin…

Nous ne disposons pas d’éléments qui nous permettraient de dire qu’il y a eu un problème sérieux avec ce scrutin. Ce qui veut dire attendons la fin des opérations, attendons qu’un résultat soit connu.

Avez-vous des recommandations ?

Nos recommandations sont nombreuses. Avant toute chose, nous souhaiterions que la Commission électorale en charge des prochaines élections prenne note de l’ensemble des critiques qui sont formulées par les observateurs. Pas uniquement les critiques de l’Union européenne, mais aussi celles de l’Union africaine, de la Communauté économiques des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), de la Francophonie, des autres acteurs… qu’elle améliore son processus de fonctionnement. Car la Guinée ne peut pas continuer à voter dans ces conditions.

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