Centrafrique : la présidentielle reportée à décembre ?

Initialement prévues le 18 octobre, les élections présidentielle et législatives sont une nouvelle fois reportées. Une nouvelle date doit bientôt être fixée.

Un véhicule incendié le 3 octobre 2015 à Bazanga, un quartier musulman de Bangui. © AFP

Un véhicule incendié le 3 octobre 2015 à Bazanga, un quartier musulman de Bangui. © AFP

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Publié le 16 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

Et si c’était le dernier report ? D’abord fixées en février, puis en juin, les élections présidentielle et législatives en Centrafrique n’auront pas lieu le 18 octobre, dernière date prévue. Sous pression de la communauté internationale, les autorités de la transition travaillent à l’établissement d’un nouveau chronogramme. Les toutes dernières discussions semblent converger vers l’organisation du référendum constitutionnel et du 1er tour en décembre (les dates du 6 et du 13 sont à l’étude). Le second tour se tenant début 2016, probablement le 17 janvier.

Avant de valider ce chronogramme, Bangui doit s’assurer que les chefs d’État de la Communauté des États d’Afrique Centrale (Ceeac) prolongent de quelques semaines la transition, qui doit s’achever le 30 décembre. Et que l’Autorité nationale des élections (ANE) l’accepte. Le 9 octobre, son président Dieudonné Kombo-Yaya, avait claqué la porte de l’instance dénonçant la pression des autorités et des partenaires pour que les élections soient organisées avant la fin de l’année.

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Dans un mémorandum, il a indiqué que l’ANE avait proposé d’organiser le référendum le 13 décembre, le premier tour des élections couplées le 27 décembre et le 2ème tour le 07 février 2016. « Nous ne pouvions faire autrement. Tenter de réduire encore ces délais serait contre productif », écrit-t-il. Sa démission avait succédé à celle de son vice-président Godefroy Mokamanédé, qui avait quitté l’ANE il y a un mois et demi.

Tentatives de déstabilisation

Si l’enregistrement des électeurs est un succès, avec un taux de près de 90%, organiser des élections avant la fin de l’année demeure un défi immense. Outre les difficultés purement techniques, la sécurisation du scrutin reste incertaine tant le nombre d’acteurs (politiques et militaires) souhaitant retarder le processus est grand.

Dans ce contexte, le retour au premier plan de Noureddine Adam inquiète la communauté internationale. Le 14 octobre, le représentant en RCA de la Ceeac s’est rendu à Kaga Bandoro pour rencontrer l’ex-numéro deux de la Séléka. Ce dernier lui a réaffirmé qu’il souhaitait qu’une troisième transition voit le jour, qu’il était opposé à l’organisation d’élections en 2015 et qu’il ferait tout pour les gêner.

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Les tensions communautaires restent également fortes. Le 15 octobre, des affrontements ont éclaté dans le quartier PK5 de Bangui à la suite de la mort d’un jeune musulman qui a été tué par des individus supposés anti-balaka. « Ceux-ci ont ensuite lancé des attaques contre le PK-5 repoussées par des musulmans armés », a expliqué à l’AFP une source militaire. Ces violences, accompagnées de tirs nourris ont fait fuir des milliers d’habitants vers d’autres quartiers de la capitale centrafricaine.

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