Tchad : la privatisation de Commercial Bank en bonne voie

Plusieurs banques se sont présentées pour la reprise des parts de l’État dans Commercial Bank Tchad, dont les marocaines BMCE Bank et Attijariwafa. Les offres seront déposées fin juillet au plus tard.

Le marché bancaire tchadien, dominé par Ecobank, pourrait voir arriver bientôt un nouveau groupe panafricain. © Vincent Fournier/JA

Le marché bancaire tchadien, dominé par Ecobank, pourrait voir arriver bientôt un nouveau groupe panafricain. © Vincent Fournier/JA

ProfilAuteur_FredMaury

Publié le 4 juillet 2012 Lecture : 2 minutes.

Selon toute vraisemblance, Commercial Bank Tchad sera la première banque de l’ex groupe Commercial Bank, fondé par Yves-Michel Fotso avant d’être placé sous administration provisoire, à être « rendue » au secteur privé. La deuxième institution financière du pays par le total des ressources doit en effet fermer ces jours-ci le processus dit de data room, qui permet aux candidats repreneurs d’accéder à toutes les données nécessaires à l’évaluation de la banque. Sept banques ont manifesté leur intérêt et ont fait le déplacement jusqu’à N’Djamena. Toutes sont africaines : les marocaines BMCE Bank (via Bank of Africa) et Attijariwafa Bank, la gabonaise BGFI Bank, la camerounaise Afriland First Group, le burkinabè Coris (qui vient d’ouvrir son capital à la BOAD), le bancassureur ivoirien NSIA et le groupe basé au Togo Oragroup (Orabank). En revanche, le grand favori du processus de privatisation, Qatar National Bank, ne s’est pas déplacé.

Le Cameroun reprend le processus à zéro

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Une fois la data room fermée, les candidats auront trois semaines pour déposer leurs offres de reprise. Une fois le repreneur choisi, dans le courant du second semestre 2012, l’État devrait céder 51% du capital, conservant moins de 10%. Le solde est détenu par des privés tchadiens. Depuis la fin de l’administration provisoire, fin 2010, Commercial Bank Tchad a redressé la barre : les ressources ont triplé, passant de 29 milliards de F CFA à 82 milliards (125 millions d’euros), les crédits ont été multipliés par 2,5. En 2011, la banque affichait un produit net bancaire de 5 milliards de F CFA pour un résultat de 3 milliards. « Commercial Bank est passée numéro deux du marché en termes de ressources devant la Société Générale », explique un connaisseur du secteur bancaire local.

Les deux autres banques de l’ex-groupe Commercial Bank, au Cameroun et en Centrafrique, attendent aussi des repreneurs. Mais elles ne sont pas aussi avancées dans le processus. Commercial Bank Centrafrique pourrait sortir bientôt de l’administration provisoire. L’arrivée au ministère des Finances camerounais d’un banquier, Alamine Ousmane Mey, aurait par ailleurs relancé le processus autour de Commercial Bank Cameroun. Plutôt que de céder cette banque moribonde, l’idée serait désormais de la redresser et d’assainir les comptes, avant d’envisager de trouver un partenaire stratégique. En d’autres termes, de suivre l’exemple tchadien…

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