Air Algérie veut déployer ses ailes

Air Algérie, qui avait échappé de peu à la liste noire européenne en 2010, tente de retrouver son rang parmi les compagnies africaines. Arrivé il y a un an à la tête de la compagnie aérienne nationale, Mohamed Boultif vient d’annoncer son « plan d’action ». Nouveaux avions, nouvelles destinations (Casablanca, Amman en Jordanie ou encore Montréal), création d’un hub à l’aéroport international d’Alger afin de se renforcer en Afrique… La compagnie envisage aussi de rejoindre l’une des grandes alliances aériennes internationales (SkyTeam, Oneworld, Star Alliance).

En tout, ce plan d’action devrait engager 600 millions d’euros dont quelque 450 millions pour l’achat de trois avions d’une capacité de 150 places chacun et de deux avion-cargo pour le transport de marchandises. Elle envisage également de rénover trois appareils vieillissants de type Boeing 767. Mohamed Boultif a également fixé des objectifs chiffrés avec une croissance du trafic de 8% sur les vols internationaux et de 6% sur les vols intérieurs, ainsi qu’une croissance de 8% du chiffre d’affaires qui s’est établi à 56 milliards de dinars (560 millions d’euros) en 2011.

Un plan de développement qui doit encore convaincre

Tout le monde ne semble pas convaincu par cette annonce. Ainsi, si ce plan quinquennal fait la part belle aux investissements, il semble pour l’instant laisser de côté les problèmes de rentabilité et de sureffectif qui pèsent sur les performances de la compagnie. Certains observateurs soulignent d’ailleurs qu’elle n’en est pas à son premier plan de développement. En 2009, elle avait ainsi bénéficié d’environ un milliard d’euros pour le renouvellement de la flotte, mais cet investissement ne s’était pas avéré décisif. L’an dernier, des grèves monstres avaient bloqué des millliers de passagers dans des aéroports européens et provoqué le départ de Wahid Bouabdellah, le prédécesseur de Mohamed Boultif