Zimbabwe : la chasse de l’éléphant de plus de 50 ans par un touriste était légale
La chasse au cours de laquelle un touriste a abattu au Zimbabwe un éléphant dont les défenses pesaient plus de 100 kilos était légale, a indiqué samedi l’autorité zimbabwéenne des parcs nationaux.
« Le 7 octobre 2015, un éléphant mâle a été tué dans la réserve privée de Malipati Safari (sud), dans le cadre d’une chasse au trophée organisée pour un client étranger par une agence de safari enregistrée localement », a déclaré l’autorité zimbabwéenne des parcs nationaux, Zimparks, dans un communiqué.
« Un permis de chasse et un quota de chasse pour toutes les espèces animales, y compris les éléphants, sont accordés sur une base annuelle à la réserve de Malipati », a ajouté Zimparks.
Les deux défenses du pachyderme abattu le 7 octobre pesaient 54 et 55 kilos, selon la même source. Elles font partie du trophée que le chasseur pourra ramener chez lui, une fois terminée la procédure habituelle de vérification des autorités.
Au Zimbabwe, la chasse est autorisée, selon des quotas, dans des réserves privées et des forêts indigènes spécifiquement répertoriées, mais elle est interdite dans les parcs nationaux.
La réserve de Malipati jouxte le parc national de Gonarezhou. Les deux ensembles abritent une population de 11.452 éléphants.
« Utilisation raisonnée des ressources naturelles »
« Le Zimbabwe souscrit au principe de l’utilisation raisonnée de ses ressources naturelles », a précisé Zimparks dans le communiqué. « Les programmes d’utilisation de la faune génèrent des revenus qui sont utilisés (…) pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations locales qui vivent avec la faune ou à proximité des aires protégées, et pour soutenir les programmes de conservation, » a expliqué l’autorité zimbabwéenne des parcs nationaux.
ZimParks n’a pas précisé l’identité du chasseur, ni comment l’éléphant avait été tué.
Mais selon des groupes de défense de la faune, le chasseur était allemand et a payé 60.000 dollars (53.000 euros) pour abattre l’éléphant.
Emmanuel Fundira, président de l’Association des tours opérateurs de safari au Zimbabwe (SOAZ), a affirmé vendredi que le pachyderme était « si imposant que ses défenses touchaient presque le sol ». Selon lui, l’animal aurait du être considéré comme « un trésor national » et protégé comme tel.
La mort de l’imposant pachyderme pourrait relancer le débat sur la chasse au trophée, trois mois après la mort de l’emblématique lion Cecil au Zimbabwe.
Le 1er juillet, ce fauve, remarquable par sa crinière noire, avait été abattu d’une flèche par un dentiste américain, Walter Palmer, près du parc national Hwange, dans l’ouest du Zimbabwe.
Walter Palmer n’a pas été poursuivi, Harare estimant que l’Américain ignorait qu’il commettait une infraction. En revanche, l’organisateur zimbabwéen de cette chasse, Theo Bronkhorst, est poursuivi pour ne « pas avoir empêché une chasse illégale ».
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