Maroc : la Samir approuve une recapitalisation de 10 milliards de dirhams
Le raffineur est confronté à de graves difficultés financières. Sa dette est estimée à plus de 24 milliards de dirhams (2,2 milliards d’euros).
L’Assemblée générale extraordinaire du raffineur marocain Samir, tenue le vendredi 16 octobre, a approuvé une augmentation de capital de 10 milliards de dirhams (911 millions d’euros) afin de répondre aux difficultés financières de l’entreprise.
Seule raffinerie du royaume, la Société anonyme marocaine de l’industrie du raffinage est contrôlée à 67 % par Corral Petroleum Holdings. Ce groupe saoudien – détenu par le milliardaire Mohammed al Amoudi – fournira 672 millions de dollars lors de cette augmentation de capital qui doit intervenir avant le 15 novembre.
La contribution de Corral pourrait être plus importante si les actionnaires minoritaires ne souscrivent pas à l’opération.
Saisie
Samir a suspendu la production de sa raffinerie de Mohammedia (200 000 barils par jour). Le groupe a indiqué qu’il travaillait sur un plan pour la reprise de la production, sans donner de détails.
L’administration fiscale du Maroc a procédé à une saisie des comptes bancaires de la société afin de récupérer une créance de 13 milliards de dirhams.
Les actions du raffineur ont chuté de moitié depuis le début de l’année et le titre Samir a été suspendu à la Bourse de Casablanca en août lorsque la société a interrompu sa production. Cette suspension a été reconduite le 16 octobre.
Dette
La fermeture de la Samir rendrait le Maroc, qui consomme environ 300 000 barils de produits pétroliers par jour, entièrement dépendant des importations. Elle aurait également un impact négatif considérable sur plusieurs banques marocaines exposées à la dette de Samir.
Fin 2014, le raffineur indiquait une dette totale de plus de 24 milliards de dirhams – y compris les sommes dues au gouvernement – pour un déficit de trésorerie estimé à 11 milliards de dirhams.
Samir a annoncé une perte de 2,17 milliards de dirhams au premier semestre. L’an dernier, le raffineur a enregistré une perte nette record de 3,42 milliards de dirhams, en raison notamment d’une dépréciation de ses stocks entraînée par la chute des cours du pétrole.
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