Éthiopie : premier génome 100% africain

Pour la première fois des chercheurs ont retrouvé un génome sans composante eurasiatique. Le séquençage a été réalisé à partir d’un crâne humaine de 4500 ans retrouvé à Mota sur les hauts plateaux d’Éthiopie.

Deux microbiologistes sont en train d’extraire une bactérie afin d’en établir le génome (photo d’illustration). © David Goldman/AP/SIPA

Deux microbiologistes sont en train d’extraire une bactérie afin d’en établir le génome (photo d’illustration). © David Goldman/AP/SIPA

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Publié le 19 octobre 2015 Lecture : 1 minute.

Le métissage entre Africains et Eurasiatiques aurait eu lieu en Afrique, il y a moins de 4000 ans. C’est l’une des conclusions des recherches menées par l’équipe d’Andréa Manica de l’université de Cambridge au Royaume-Uni, publiée récemment dans la revue Science.

Pour la première fois, grâce au séquençage complet réalisé sur un crâne humain de 4500 ans retrouvé à Mota sur les hauts plateaux d’Éthiopie, les chercheurs ont découvert un génome sans composante eurasiatique. Jusque-là, les recherches avaient constaté sur d’autres génomes humains en Afrique, plus récents, des traces d’ADN eurasien.

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Les chercheurs avaient même mis en évidence des liens génétiques avec les premiers agriculteurs partis également du Proche-Orient, et arrivés en Europe il y a 7000 ans. « L’absence de composante eurasiatique chez ‘Mota’ montre que le métissage entre populations africaines et eurasiatiques se serait produit après, sans doute il y a 3000 ans », explique Céline Bon, paléogénéticienne au Musée de l’homme à Paris.

D’autre part, le génome de l’homme de Mota devrait permettre d’affiner les études sur le passage de l’homme de Neandertal à l’homme moderne. À ce titre, certaines populations africaines actuelles posséderaient d’ailleurs de 0,2% à 0,7% de composantes néandertaliennes. « C’est la première fois qu’on trouve un génome aussi ancien en Afrique, se réjouit encore Céline Bon. Le fait que la dépouille de l’homme ait été déposée dans des cavernes froides d’une région montagneuse a évité la dégradation rapide de l’ADN qu’on observe d’habitude dans des zones chaudes ».

Les chercheurs espèrent désormais trouver d’autres traces d’humains fossilisés dans la région afin de généraliser leur recherche à d’autres cas et confirmer leur thèse. Une chose dont ils sont à peu près sûrs, l’homme serait bien apparu pour la première fois en Afrique, il y a 200 000 ans avant de se répandre dans le reste du monde.

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