Télécoms : le gouvernement nigérien approuve la fusion de Sonitel et Sahelcom
Les deux opérateurs publics sont en grandes difficultés. Ils ont été nationalisés en 2012.
Le gouvernement nigérien a approuvé le 14 octobre, en Conseil des ministres, la fusion de deux sociétés de télécoms publiques : l’opérateur de téléphonie fixe et internet Société nigérienne des télécommunications (Sonitel) et Société sahélienne des communications – Sahelcom – (mobile et internet).
Sahelcom et Sonitel ont été nationalisées en 2012 après l’échec de la privatisation au consortium sino-libyen Dataport, formé par le fonds national d’investissement libyen et l’opérateur chinois ZTE.
Mutualisation
Pour Abdou Mani, le ministre nigérien des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, la fusion de ces deux sociétés devrait permettre au Niger de « disposer d’un seul opérateur public de télécommunications comme dans les autres pays de la sous-région ; de mutualiser les ressources techniques, financières et sociales […] ; de faciliter le déploiement des technologies mobiles acquises […] et de rendre plus attractif l’opérateur public national en cas de privatisation », selon les propos rapportés par le quotidien local Le Sahel.
Selon Abdou Mani, le gouvernement nigérien, qui a investi 85 milliards de F CFA (129,6 millions d’euros) dans Sonitel depuis 2012, compte mener à terme le programme de déploiement de la fibre optique.
Le Niger a lancé en juin dernier les travaux d’installation de 120 kilomètres de fibre optique, dans le cadre d’un « backbone » national. Financé par un prêt de 58 milliards de F CFA (88,4 millions d’euros) de la Chine, selon l’agence officielle Xinhua, ce projet porte sur « la construction d’un réseau de fibre optique d’une longueur de 2 275 km, avec 136 sites GSM et un réseau ADSL de 51 000 abonnés ».
Résultats
Sonitel détient un quasi monopole de fait sur la téléphone fixe avec 155 490 abonnés soit 99,77 % de parts de marché, fin 2014.
L’an dernier, Sahelcom comptait 237 421 abonnés à la téléphonie mobile (3,91 % du parc mobile), loin derrière le leader Airtel (3,5 millions d’abonnés et 58,62 % de parts de marché), Orange (1,67 million – 27,5 %) et Maroc Telecom ex-Moov (604 499 – 9,96 %).
Dans son rapport annuel 2014, le régulateur du secteur télécoms nigérien notait que « SONITEL SA et SahelCom SA sont en très grande difficulté et vivent principalement du non-paiement des dettes des administrations publiques et d’autres créanciers ».
En 2014, Sonitel a enregistré un chiffre d’affaires de 22,56 milliards de F CFA (34,4 millions d’euros), contre 8,44 milliards de F CFA pour Sahelcom. Les deux opérateurs sont dans le rouge depuis plus de cinq ans, avec un résultat net négatif d’environ -2,5 milliards de F CFA chacun en 2013.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte-t-il si cher ?
- Côte d’Ivoire : pour booster ses réseaux de transports, Abidjan a un plan
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan