Steinmetz vs Condé : le bras de fer continue
La justice française a rejeté la plainte pour diffamation portée par le milliardaire Beny Steinmetz et son groupe BSG Resources contre l’hebdomadaire « le Canard enchaîné » au sujet d’un article sur ses activités en Guinée. Mais le feuilleton juridique autour des droits sur le gisement de fer du Simandou, retirés à BSGR, est encore loin d’être clos. Explications.
![À g. le milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz, à dr. le président guinéen Alpha Condé. © DR / Vincent Fournier pour J.A.](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2015/02/13/007102013130302000000steinmetzconde.jpg)
À g. le milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz, à dr. le président guinéen Alpha Condé. © DR / Vincent Fournier pour J.A.
Le procès intenté par le milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz et son groupe, BSG Resources (BSGR), au Canard enchaîné a tourné court. Le 5 février, la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris a rejeté pour vice de forme la plainte déposée par l’avocat Richard Malka (par ailleurs défenseur de Dominique Strauss-Kahn, de Charlie Hebdo et de Carla Bruni-Sarkozy), qui estimait diffamatoire un article paru en septembre 2013 dans l’hebdomadaire et intitulé « Coup d’État à Conakry », dans lequel Steinmetz était accusé de chercher à déstabiliser le président Alpha Condé.
Accusations
L’homme d’affaires, qui ne décolère pas depuis que le gouvernement guinéen lui a retiré la copropriété de la mine de fer de Simandou, a déposé une demande d’arbitrage auprès du Cirdi (le tribunal international chargé de trancher les différends concernant les investissements) et va jusqu’à accuser Alpha Condé d’avoir « truqué » la présidentielle de 2010 avec l’aide d’intérêts sud-africains.
Mais il est lui-même fragilisé par une plainte déposée à New York contre BSGR par le groupe minier Rio Tinto, qui lui reproche un « détournement illicite » de ses droits sur Simandou lors de son rachat, en 2008. Surtout, la condamnation aux États-Unis, en juillet 2014, de l’intermédiaire français Frédéric Cilins à deux ans de prison pour obstruction à l’enquête concernant les allégations de corruption de personnalités guinéennes dans le cadre de l’affaire Simandou et visant BSGR n’est pas de nature à arranger son dossier.
>>>> Rififi à Conakry : qui est Beny Steinmetz ?
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