Décès de Gamal Ghitany : l’Égypte perd l’un de ses plus grands romanciers

L’écrivain égyptien Gamal Ghitany est décédé dimanche 18 octobre à l’âge de 70 ans.

Gamal Ghitany le 12 février 2014 à Paris. © Vincent FOURNIER/Jeune Afrique

Gamal Ghitany le 12 février 2014 à Paris. © Vincent FOURNIER/Jeune Afrique

Publié le 20 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

Après trois mois de coma, Gamal Ghitany s’est éteint au Caire dimanche. Disciple du Nobel de littérature Naguib Mahfouz, il a été au cours de sa vie reporter de guerre, critique littéraire et enfin écrivain. Une trajectoire hors-norme pour ce natif du quartier historique du vieux Caire islamique où il sera dessinateur de tapis à 17 ans avant de se lancer dans une carrière littéraire, sous la bienveillante protection du maître du roman arabe moderne Naguib Mahfouz.

Né en 1945 dans une famille modeste de Haute-Égypte, il a écrit sa première nouvelle à l’âge de 14 ans. Publiant nouvelles et romans, il sera par la suite reporter de guerre dans les années 1970, puis rédacteur en chef des pages culturelles du grand quotidien Akhbar al-Youm avant de prendre en 1993 la direction d’Akhbar al-Adab, l’une des plus importantes revues culturelles arabes.

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Écrivain engagé

Écrivain engagé, il sera emprisonné plusieurs mois sous la présidence de Nasser, et après sa sortie son roman le plus célèbre, Zayni Barakat, critique virulente de l’autoritarisme du régime nassérien. Mais Ghitany est également un opposant farouche aux mouvements islamistes, et ne cachera jamais son soutien à l’armée, qui depuis des décennies joue un rôle-clé dans la vie politique du pays.

À partir de 1994, il entreprend la rédaction de Carnets, recueils mêlant biographie, vie rêvée et fiction. En 2014, à l’occasion de la publication en français de « Sémaphores » (deuxième volume des Carnets qui explore l’univers des trains d’Égypte et d’ailleurs), l’écrivain a accordé une interview à Jeune Afrique dans laquelle il réaffirme son engagement politique : « Nous avons traversé beaucoup d’obstacles depuis 2011 et les menaces perdurent, mais, depuis le 30 juin, nous commençons à trouver la bonne voie. Ce jour où l’armée s’est jointe au peuple pour exiger le départ des Frères musulmans est arrivé après l’erreur historique de l’accession au pouvoir de ces gens qui font commerce de la religion.»

En 2015, Gamal Ghitany est lauréat du Prix du Nil pour la littérature, la plus importante récompense littéraire décernée par le gouvernement égyptien.

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