Présidentielle en Côte d’Ivoire : que réclament les opposants qui se sont désistés ?

Sur les 10 candidats à la présidentielle du 25 octobre validés le Conseil constitutionnel, deux ont déjà annoncé leur retrait de la campagne. Retour sur leurs revendications.

L’ancien ministres des Affaires étrangères, Amara Essy. © Marco Longari/AFP

L’ancien ministres des Affaires étrangères, Amara Essy. © Marco Longari/AFP

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Publié le 22 octobre 2015 Lecture : 3 minutes.

Amara Essy est le premier a avoir déclaré forfait. Il avait pourtant très tôt lancé son slogan « La Côte d’Ivoire retrouvée » avec logo, photos officielles, petites opérations marketing originales dans les médias locaux, et même un hymne de campagne.  L’ancien ministre des Affaires étrangères, qui a notifié le retrait de sa candidature à la Commission électorale indépendante (CEI) et au Conseil constitutionnel le 13 octobre, a été rapidement suivi par Mamadou Koulibaly.

Si les motivations personnelles ne sont pas forcément du même ordre, leurs revendications sont similaires. Tous deux dénoncent les conditions d’organisation du scrutin. Essy s’insurge que l’ordre des candidats sur le bulletin de vote n’ait pas été déterminé par un tirage au sort.  Dans une conférence de presse donnée le jeudi 21 octobre, il dénonce une « CEI spectatrice engagée, muette et complice de la violation des dispositions de la loi électorale par le président-candidat. Une CEI qui, par favoritisme, cautionne une campagne hors-la-loi, au cours de laquelle le président-candidat s’approprie les couleurs nationales sur tous les supports d’affichage alors que la loi électorale l’interdit formellement, et va jusqu’à utiliser les véhicules de service de l’État comme médias roulants ».

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Koulibaly veut un report de 6 mois des élections

De son côté, Koulibaly, qui propose un report de six mois des élections, estime que la « liste électorale exclut 3 millions d’électeurs », dénonce une « commission électorale inféodée au candidat Ouattara », les « violations répétées du code électoral », « le financement opaque des partis politiques et des candidats ». Le chef du Lider (Liberté et démocratie pour la République) assure également que « les bulletins de vote (sont) non conformes à la loi », que « les médias de service public caporalisés censurent les opposants et se substituent aux institutions de la République ».

Le complexe s’étend sur 60 hectares et consomme 5,5 millions de tonnes de charbon par an. © Taqa

Le complexe s’étend sur 60 hectares et consomme 5,5 millions de tonnes de charbon par an. © Taqa

Pour étayer leur propos, les partisans du l’ancien président de l’Assemblée nationale s’appuie par exemple sur le refus de la RTI de laisser Koulibaly participer à l’émission « Face aux électeurs » le 19 octobre. La RTI a expliqué avoir considérer que ce dernier n’était plus candidat à la présidentielle.

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Liste électorale

S’il maintien pour le moment sa candidature, Charles Konan Banny multiplie également les critiques quant à l’organisation du scrutin. Selon lui, « il y a au moins 794 doublons sur la liste électorale. Il y a un problème de fiabilité sur cette liste qui engage l’avenir des Ivoiriens », a déclaré l’ancien Premier ministre lors d’une conférence de presse organisée le 20 octobre à son QG de campagne. Il dénonce également l’introduction tardive de la biométrie dans le système électoral dont il affirme avoir été informé seulement samedi.

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« La Commission électorale indépendante voudrait porter à la connaissance de toute la communauté nationale ainsi que de la communauté internationale qu’elle a sollicité de l’intéressé (Charles Konan Banny) dès ce jour, lundi 19 octobre 2015 les preuves formelles et irréfutables de ces affirmations », a réagi la CEI dans un communiqué.

Que vont faire Banny et KKB ?

« En attendant de recevoir ces preuves, la Commission électorale indépendante tient à donner l’assurance à tous les candidats, aux partis politiques et à tous nos concitoyens qu’elle fera toute la lumière sur cette affaire et rendra public dans les meilleurs délais les conclusions qui en découleront », ajoute le texte signé par le Président de cette institution, Youssouf Bakayoko.

Beaucoup d’interrogations entourent la candidature de Banny. La maintiendra-t-il jusqu’au bout ? Pour nombre d’observateurs, l’incertitude demeure même s’il poursuit pour le moment sa campagne. Situation identique concernant Kouadio Konan Bertin (KKB), membre comme Banny et Koulibaly de la Coalition nationale pour le changement (CNC).

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