Congo-Brazzaville : retour à un calme précaire après de violents heurts

Le calme était revenu dans la capitale congolaise mercredi 21 octobre dans l’après-midi, après des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants opposés au référendum de dimanche. Une accalmie néanmoins précaire. Le point sur la situation.

Un manifestant anti-référendum constitutionnel lors d’une manifestation, le 27 septembre 2015 à Brazzaville. © Laudes Martial Mbon/AFP

Un manifestant anti-référendum constitutionnel lors d’une manifestation, le 27 septembre 2015 à Brazzaville. © Laudes Martial Mbon/AFP

Publié le 21 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

La tension est retombée à Brazzaville, où des heurts ont éclaté mardi 20 octobre entre policiers et manifestants opposés au référendum de dimanche, qui pourrait permettre au président Denis Sassou Nguesso de se représenter en 2016. Depuis, Pointe-Noire et la capitale sont confrontées à des épisodes de violences qui ont provoqué la mort de plusieurs personnes.

 Au moins quatre morts

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Selon le bilan fourni mardi par les autorités, quatre personnes ont été tuées dans ces heurts. Trois sont morts à Brazzaville, un à Pointe-Noire, a indiqué  le ministre congolais de l’Intérieur, Raymond Mboulou, semblant faire référence à des manifestants tués. « Sept blessés (ont été) admis dans les hôpitaux de Brazzaville et trois éléments de la force publique [ont été] grièvement blessés », a-t-il ajouté.

Un bilan beaucoup plus lourd, selon Paul-Marie Mpouélé, coordinateur du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad, opposition),  qui dénonce comme un « coup d’État constitutionnel » le référendum de dimanche sur un projet de nouvelle constitution. Paul-Marie Mpouélé a avancé mercredi 21 octobre un bilan d’une vingtaine de morts, sans qu’il soit possible de le confirmer ou infirmer.

Des dirigeants de l’opposition brièvement interpellés

Mercredi, le Frocad a par ailleurs indiqué que certains de ses leaders avaient été arrêtés par la police à Brazzaville. Quelques instants plus tard, les autorités reconnaissaient ces arrestations mais affirmaient que les opposants en question avaient été relâchés après avoir étés, au moins pour certains d’entre eux, déférés au parquet pour « possession de cocktail Molotov ».

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Selon le coordinateur du Frocad, six cadres ont été concernés. Il s’agit, selon lui, de Clément Miérassa, Guy-Germain Kinfoussia, Marion Mandzimba, Henri Boukoulou, André Ngalibaki et Emmanuel Boungouandza.

Retour à un calme précaire

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Le calme était revenu dans la capitale mercredi après-midi. Dans les quartiers nord et dans le centre de la capitale, la vie a repris un cours normal mercredi alors que la veille, la quasi-totalité des commerces, des administrations et des écoles de la capitale étaient restés fermés. À la lisière entre le centre et le sud de la capitale, près du grand marché Total, des militaires filtraient dans l’après-midi les voitures en fouillant tous les coffres.

Une accalmie relativement précaire : un peu plus tôt, des groupes de quelques dizaines de jeunes se sont opposés aux forces de l’ordre pour le contrôle de barricades dressées la veille sur une grande artère d’un quartier ouest de Brazzaville. Plusieurs grenades lacrymogènes ont été tirées, apparemment sans faire de blessés.

Le message de François Hollande 

Depuis Paris, le président français François Hollande a appelé au calme mercredi, tout en affirmant que le référendum était une prérogative présidentielle. « Denis Sassou Nguesso peut consulter son peuple, ça fait partie de son droit et le peuple doit répondre. Ensuite il faut toujours veiller à rassembler, respecter et apaiser », a estimé François Hollande.

Le président français a également rappelé que la position de la France était « en toutes circonstances de ne pas reconnaître les actes de force et appeler à des élections ». La déclaration du chef de l’État français intervient quelques heures seulement avant la rencontre entre le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et Jean-Claude Gakosso, son homologue congolais. Un entretien dénoncé « comme une insulte aux Congolais » par l’association Survie.

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