Guinée : les violences liées à la présidentielle ont fait 13 morts selon Amnesty International

Des violences survenues avant et après l’élection présidentielle du 11 octobre ont provoqué la mort de 13 personnes en Guinée, indique jeudi 22 octobre Amnesty International.

Le marché de Madina à Conakry, samedi 10 octobre 2015. © Diawo Barry pour J.A.

Le marché de Madina à Conakry, samedi 10 octobre 2015. © Diawo Barry pour J.A.

Publié le 23 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

Ce bilan, établi pour la période du 8 au 13 octobre, comprend six morts à Conakry, la capitale, et au moins sept à l’intérieur du pays, selon un communiqué de l’organisation des défense des droits de l’Homme. Parmi les six personnes mortes à Conakry, trois ont péri dans des affrontements entre sympathisants de partis rivaux, qui ont aussi fait au moins 80 blessés. Toujours selon la même source, au moins sept personnes ont perdu la vie dans les mêmes circonstances dans le reste du pays.

« Les autres décès enregistrés dans la capitale sont trois personnes tuées par les forces de sécurité », a précisé lors d’une conférence de presse Stephen Cockburn, directeur adjoint du bureau régional d’Amnesty pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. « Il s’agit de deux jeunes hommes qui ont reçu des balles dans le dos (et) un autre jeune homme qui a été battu à mort avec des matraques », a expliqué Stephen Cockburn.

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Les auteurs des violences pas toujours poursuivis en justice 

« Outre la capitale, il y a eu des troubles en lien avec la présidentielle à Banankoro (est), Koundara (nord), N’Zérékoré (sud-est), ayant causé au moins sept morts », a ajouté François Patuel, chercheur pour Amnesty et membre de la mission d’enquête de l’ONG. « Ce bilan porte à 13 au moins le nombre de personnes tuées pendant les périodes pré- et post-électorales », a-t-il ajouté.

Selon les résultats proclamés par la Ceni, le président sortant Alpha Condé l’a emporté avec 57,85% des voix. Loin devant son principal opposant Cellou Dalein Diallo (31,44 % des suffrages) et six autres candidats, qui ont tous qualifié l’élection de « mascarade » et refusé d’en reconnaître les résultats avant même leur publication.

Amnesty a par ailleurs recueilli plusieurs témoignages sur la participation de policiers et gendarmes à des pillages dans la banlieue de Conakry. Des commerces auraient ainsi été vandalisés et mis à sac début octobre par des hommes portant des t-shirts de campagne. « Nous appelons les autorités guinéennes à ouvrir des enquêtes rigoureuses et indépendantes afin que les auteurs présumés (des violences) soient poursuivis en justice », a encore dit Stephen Cockburn.

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350 morts ces dix dernières années lors de manifestations

Si le rôle des forces de l’ordre dans ces violences est pointé du doigt, « ne sont pas les seuls auteurs de la violence », précise Stephen Cockburn. « Nous reconnaissons qu’être membre des forces de l’ordre en Guinée, surtout dans une période électorale tendue, n’est pas facile, notamment quand il y a en face des militants armés de cailloux », poursuit-il. Avant d’exiger « des enquêtes sérieuses sur ces forces de l’ordre quand les civils sont tués ou blessés ».

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Selon Amnesty, au moins 350 personnes sont mortes et plus de 1 750 ont été blessées lors de manifestations organisées en Guinée au cours des dix dernières années. La plupart étaient des manifestants, et parfois des passants, blessés ou tués par les forces de sécurité.

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