Burundi : l’ONU s’alarme de la « dégradation de la situation »
Les Nations Unies tirent à nouveau la sonnette d’alarme. Le Haut commissariat des droits de l’homme de l’ONU s’est inquiété vendredi 23 octobre de la « rapide dégradation » de la situation au Burundi, rapportant qu’au moins 198 personnes y ont été tuées depuis fin avril. Parmi eux, 63 sont morts ces trois dernières semaines.
« Nous sommes particulièrement choqués par ce qui s’est passé le 13 octobre » dans le quartier de Ngagara à Bujumbura, a déclaré Rupert Colville, porte-parole du Haut commissariat. Ce jour-là, neuf civils avaient été « sommairement exécutés » par les forces de police appartenant aux Services de protection de l’État (API) lors d’une opération lancée après que trois policiers eurent été attaqués par des jeunes non identifiés dans le même quartier, a précisé le porte-parole.
Premier travailleur humanitaire tué depuis le début de la crise
Parmi les victimes civiles figuraient un cameraman connu de la télévision d’état burundaise, Christophe Nkezabahizi, sa femme, leurs deux enfants, et un membre de l’équipe locale de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM), Evariste Mbonihankuye. « Le cameraman et sa famille ont été sommés de sortir de leur logement, ont été alignés et tués de sang froid », a ajouté Rupert Colville.
Selon des témoignages, le membre de l’OIM « portait une carte d’identification de l’ONU mais a quand même été exécuté », a-t-il dit. C’est apparemment la première fois qu’un travailleur humanitaire est tué par les forces de l’ordre burundaises depuis le début de la crise au printemps, a souligné le porte-parole. Quatre autres personnes, dont un mineur, ont été tués par la police lors d’un autre incident le même 13 octobre, au même endroit, selon la même source.
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