Chams Diagne : « Viadeo veut faciliter le retour de la diaspora »

Avec 2 millions de membres, le réseau social professionnel d’origine française Viadeo est très actif en Afrique. Chams Diagne, responsable de cette zone, répond aux questions de Jeune Afrique alors qu’il vient de signer un partenariat avec le quotidien sénégalais Le Soleil.

« Nous pensons avoir une utilité particulière pour toucher les populations impossibles à atteindre quand on se cantonne au recrutement classique ». © Yapaphoto

« Nous pensons avoir une utilité particulière pour toucher les populations impossibles à atteindre quand on se cantonne au recrutement classique ». © Yapaphoto

Publié le 5 juillet 2012 Lecture : 3 minutes.

Jeune Afrique : Parlez-nous du partenariat que vous venez de signer avec le quotidien sénégalais Le Soleil

Chams Diagne : C’est un peu retour vers le futur ! Nous sommes partis d’un constat très simple : il y a un grand décalage au Sénégal en termes de e-recrutement, un retard d’au moins 10 ans par rapport à la France. Ici, la majorité des offres d’emploi sont publiées dans les journaux comme Le Soleil. Nous nous sommes demandés comment nous adapter et nous avons très vite identifié Le Soleil comme un partenaire de choix, non seulement pour sa notoriété, mais aussi parce qu’il a fait partie des premiers à s’intéresser au web.

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Le directeur général est très ouvert aux nouvelles technologies et cela n’a pas été compliqué de le convaincre d’y aller avec nous ! Il faut souligner que les annonces de recrutement représentent une partie importante de leur chiffre d’affaires. Notre objectif consiste à inciter les recruteurs à aller plus loin et à passer à l’e-recrutement, dans leur intérêt aussi, car cela leur permettra à la fois de prolonger la durée de vie de leur offre et de toucher un public plus large.

Comment cela va-t-il fonctionner ?

Les annonces paraîtront à la fois dans le journal et sur les deux sites : celui du Soleil et celui de Viadeo. Nous allons proposer deux prix au recruteur : 280 000 F CFA (425 euros) pour une offre sans « domiciliation » [ne paraissant pas sur les sites, NDLR], 320 000 (490 euros) pour une offre avec. Nous voulons vraiment les inciter à prendre l’option avec domiciliation, raison pour laquelle nous n’avons pas imposé un premium trop important. Nous avons prévu qu’environ la moitié choisira cette solution.

Pour nous, à long terme, le plus important est que l’offre trouve la demande et inversement. Nous avons donc un intérêt très fort à augmenter le volume. Cela créera le réflexe e-recrutement et augmentera notre trafic car les professionnels inscrits sur notre réseau se rendront compte que ça marche. Au début, nous publierons sans doute entre 30 et 50 offres par semaine.

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Pour nous, à long terme, le plus important est que l’offre trouve la demande et inversement.

Quel public visez-vous ?

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Nous visons tous les publics, mais nous pensons avoir une utilité particulière pour toucher les populations impossibles à atteindre quand on se cantonne au recrutement « classique ». L’e-recrutement permet de toucher un public bien plus large. Nous pensons tout particulièrement à la diaspora, qu’elle soit en France, en Amérique du Nord ou ailleurs en Afrique. Les offres d’emploi pourront donner le déclic à des membres de la diaspora désireux de revenir au Sénégal et elles coûtent moins cher que d’organiser des salons à l’international.

C’est aussi un moyen de combattre le brain drain [la fuite des cerveaux]. Il faut dire qu’il existe un véritable déficit de compétences localement. Pour beaucoup d’entre eux, les talents sont partis faire leur carrière à l’étranger, ce qui représente un véritable frein pour l’économie sénégalaise. C’est aussi pour cela que j’insiste pour préciser que nous ne sommes pas concurrents de réseaux sociaux professionnels comme LinkedAfrica : eux ne touchent pas la diaspora ; ils s’adressent seulement au marché local, ce qui réduit considérablement leur portée.

Comment se présente le marché africain ?

Aujourd’hui, notre plus grand marché est de loin le Maroc avec 500 000 membres, raison pour laquelle nous avons un bureau à Casablanca. Le Maroc est très en avance par rapport au reste de l’Afrique en matière d’usage des nouvelles technologies et s’apparente plus au marché français. En tout, nous avons un million de membres au Maghreb. L’Afrique subsaharienne présente un nombre de membres équivalent, mais de façon beaucoup plus atomisée. Ainsi, la Côte dIvoire et le Sénégal dominent avec 200 000 membres chacun ; le cameroun compte 100 000 inscrits ; les autres pays (Mali, Niger, Bénin, Congo, RD Congo, Gabon, etc) ont en moyenne 50 000 inscrits.

Nous venons de lancer ce nouveau concept au Sénégal et nous ne pouvons donc pas encore juger de sa réussite, mais il va de soi que, s’il fait ses preuves, nous l’étendrons à d’autres pays. En revanche, nous avons une stratégie différenciée au Maghreb. Le Maroc est à part et l’Algérie et la Tunisie font l’objet d’une stratégie commune.

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