Nigeria : la justice annule l’élection du gouverneur de l’État pétrolier de Rivers

Un tribunal nigérian a annulé samedi, pour cause d’irrégularités, l’élection de Nyesom Wike, le gouverneur du riche État pétrolier de Rivers (sud) et ordonné un nouvelle élection sous 90 jours.

Lors des élections d’avril 2015, au Nigeria. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Lors des élections d’avril 2015, au Nigeria. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Publié le 24 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

Le juge Suleiman Ambrosa du tribunal électoral d’Abuja a ainsi donné raison à Dakuku Peterside, le candidat malheureux du Congrès progressiste (APC) qui avait contesté sa défaite lors des élections locales du 11 avril. Il avait alors dénoncé une série d’irrégularités : violences, intimidation, bourrage des urnes, vols de bulletins et fraudes.

Le magistrat a décidé que la Commission électorale nationale indépendante (Céni) devait organiser de nouvelles élections sous 90 jours.

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En avril, c’est le Parti démocratique populaire (PDP) de l’ancien président Goodluck Jonathan qui avait repris le contrôle de l’État de Rivers, un État crucial où se concentre la production pétrolière et gazière du premier producteur d’or noir d’Afrique.

Nyesom Wike, le candidat du PDP, avait remporté plus de 87% des voix contre Dakuku Peterside, le candidat de l’APC.

Des militants de l’APC avaient alors manifesté pour dénoncer des fraudes et un viol de la démocratie.

Dans ce fief historique du PDP, le gouverneur sortant, Rotimi Amaechi, un ancien allié de M. Jonathan, avait retourné sa veste en cours de mandat pour rejoindre l’APC en 2013.

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Le 28 mars, les électeurs de Rivers avaient voté à 95% pour M. Jonathan. Les militants de l’APC avaient alors déjà manifesté pour crier à la fraude.

Le PDP du président sortant Goodluck Jonathan régnait en maître sur la présidence et la majorité des 36 États de la fédération depuis la fin des dictatures militaires et le retour de la démocratie au Nigeria, en 1999.

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Goodluck Jonathan, un chrétien du sud, a perdu la présidentielle contre Muhammadu Buhari, un musulman du nord, fin mars, lors de la première alternance démocratique dans le pays le plus peuplé d’Afrique avec 173 millions d’habitants.

Dénonçant une parodie de justice, le PDP a annoncé samedi dans un communiqué qu’il ferait appel de cette décision, précisant que M. Wike resterait gouverneur puisque cet appel sera déposé dans les délais légaux, soit moins de 21 jours après la décision du tribunal électoral.

« Ce jugement ne tiendra jamais », assure le PDP qui promet d’aller jusqu’au bout du combat judiciaire.

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