Congo-Brazzaville : peu d’engouement pour le référendum de Denis Sassou Nguesso

Dimanche, au Congo-Brazzaville, les électeurs semblent avoir largement boudé le référendum sur un projet de Constitution qui pourrait, en revenant sur la limitation des mandats présidentiels, permettre une nouvelle candidature du chef de l’État Denis Sassou Nguesso en 2016.

Le président congolais Denis Sassou Nguessou dépose son bulletin dans l’urne le 25 octobre 2015, à Brazzaville. © AFP

Le président congolais Denis Sassou Nguessou dépose son bulletin dans l’urne le 25 octobre 2015, à Brazzaville. © AFP

Publié le 26 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

Groupés en plusieurs coalitions, les opposants au chef de l’État avaient appelé à boycotter ce qu’ils ont qualifié de « coup d’État constitutionnel ». « Je crois que [le mot d’ordre] a été suivi », a déclaré Guy Brice Parfait Kolelas, un des chefs de file de l’opposition au référendum, assigné à résidence à Brazzaville.

Tout au long du scrutin, qui s’est achevé à 18 heures locales (17 heures GMT), aucune file d’attente n’a été constatée dans les différents bureaux de votes visités par l’AFP dans la capitale, à l’exception de celui où a voté le chef de l’État, et ce au moment où il y est passé. Les résultats officiels ne devraient pas être connus avant plusieurs jours.

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Ni affluence, ni engouement

Au deuxième bureau du centre de santé de Kinsoudi, dans le sud de la capitale, traditionnellement acquis à l’opposition, le dépouillement était terminé dès 18h15. Résultat : sur 833 inscrits, 184 « Oui », 48 « Non » et douze bulletins nuls. Le bureau de l’hôtel de ville de Brazzaville (254 inscrits) semblait en revanche faire figure d’exception avec une participation de plus de 96 % et une victoire du « Oui » à 97 % après dépouillement total.

Au deuxième bureau du centre de santé de Kinsoudi, dans le sud de la capitale, sur 833 inscrits, 184 « Oui », 48 « Non » et douze nuls.

À Pointe-Noire, un journaliste de l’AFP a pu constater un quart d’heure avant la fermeture du scrutin que les quatre urnes transparentes d’un centre de vote du quartier 120 Mpaka contenaient au total une quarantaine d’enveloppes, avant d’être chassé par des policiers.

Selon une source à la mairie d’Ouesso, dans le nord du pays, « il n’y a pas eu d’affluence, ni d’engouement » pour le vote dans cette ville de l’extrême nord du pays. À Owando, à 420 km au nord de Brazzaville, « bon nombre de votants n’ont pas fait le déplacement », selon une source militaire. La participation semble avoir été un peu plus active à Dolisie, selon des témoins.

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« Pas de rassemblement aujourd’hui »

« Nous voulons changer pour avoir une Constitution d’avenir et non comme les autres l’évoquent de façon superficielle parce que le président veut briguer de nouveaux mandats. Cette question n’est pas à l’ordre du jour », a affirmé Denis Sassou Nguesso après avoir voté. Le projet de nouvelle constitution permettrait toutefois de faire sauter les deux verrous qui empêchent actuellement le chef de l’État de briguer un troisième mandat : la limite d’âge et celle du nombre des mandats présidentiels.

Bon nombre de votants n’ont pas fait le déplacement.

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La campagne référendaire s’était achevée vendredi dans une ambiance tendue, après plusieurs jours d’interdiction des rassemblements publics et de violences meurtrières. Des observateurs avaient dénoncé la coupure, dès mardi 21 octobre, de l’internet mobile, les SMS. Le gouvernement avait en revanche démenti. Le signal FM de la radio française RFI avait également été coupé.

Plusieurs ONG locales et internationales ont dénoncé un climat de « répression » rendant impossible la tenue d’un scrutin dans des conditions démocratiques, opinion partagée publiquement par l’Union européenne. Aucun incident majeur n’a toutefois été signalé, mais à Pointe-Noire, selon Brice Mackosso, secrétaire général de la commission diocésaine catholique locale Justice et Paix, la police a interrompu trois messes dominicales en arguant qu’il ne pouvait y avoir « de rassemblement aujourd’hui ». Une source à l’évêché à incriminé une décision du préfet, alors qu’aucune directive ministérielle n’avait interdit les cultes dimanche.

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