Élections générales en Tanzanie : vers une première alternance, malgré des accusations de fraude ?

Le décompte des votes se poursuit lundi en Tanzanie après les élections générales de dimanche qui pourrait déboucher sur la première alternance à la tête du pays depuis l’avènement du multipartisme. Mais l’ambiance se tend et le principal parti d’opposition dénonce de possibles fraudes électorales.

Le président sortant de la Tanzanie, Jakaya Kikwete, lors d’un meeting à Dar es Salaam le 23 octobre 2015 © Daniel Hayduk/AFP

Le président sortant de la Tanzanie, Jakaya Kikwete, lors d’un meeting à Dar es Salaam le 23 octobre 2015 © Daniel Hayduk/AFP

Publié le 26 octobre 2015 Lecture : 1 minute.

Les Tanzaniens ont voté dimanche 25 octobre pour l’élection d’un nouveau président, des députés et des conseillers locaux. Très indécis, ces scrutins pourraient mettre fin au règne du parti au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1961. Des résultats préliminaires étaient attendus dans la journée de lundi et les résultats définitifs mercredi ou jeudi.

L’opposition a toutefois déjà évoqué des irrégularités. « Il y a des allégations de fraude électorale », a déclaré dimanche soir Tumaini Makena, le porte-parole du Chadema (Parti pour la démocratie et le développement), principal parti d’opposition.

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« Nous semblons nous diriger vers des résultats qui pourraient ne pas être crédibles, et en conséquence pourraient ne pas être acceptés, non seulement par les partis politiques mais aussi par les électeurs eux-mêmes », a ajouté un autre responsable du Chadema, Mwesiga Baregu, qui parle de « bourrages d’urnes », sans que cela ait pu être vérifié.

Une première alternance ?

La course à la présidence se joue entre John Magufuli, 55 ans, du parti Chama Cha Mapinduzi (CCM) au pouvoir, considéré comme le favori parmi les huit candidats, et l’ex-Premier ministre Edward Lowassa, 62 ans, un vétéran du CCM désormais à la tête de la coalition d’opposition Ukawa.

Edward Lowassa, Premier ministre de 2005 à 2008, avant de devoir démissionner pour son implication dans un scandale de corruption, a fait défection du CCM cet été pour rejoindre le Chadema. Il espère offrir au pays sa première alternance depuis son indépendance en 1961.

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Le CCM, parti unique jusqu’en 1992 – et auparavant la Tanu (Union nationale africaine du Tanganyika) dont il est issu -, a en effet remporté les quatre élections générales depuis l’avènement du multipartisme et dispose actuellement des deux-tiers des sièges au Parlement monocaméral. Certains observateurs craignent que ce scrutin annoncé serré ne débouche sur des violences postélectorales.

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