Présidentielle en Côte d’Ivoire : dans l’attente des résultats, le taux de participation fait débat
Les résultats n’étaient toujours pas connus mardi matin en Côte d’Ivoire. Toutefois, le taux de participation à la présidentielle suscitait de vifs débats.
Des agents électoraux procèdent au décompte des bulletins de vote, le 25 octobre 2015 à Abidjan, lors de la présidentielle en Côte d’Ivoire. © AFP
Publié le 27 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.
L’annonce officielle des résultats provisoires de la présidentielle se faisait encore attendre, mardi 27 octobre au matin. Un suspense relatif qui n’a pas empêché Kouadio Konan Bertin, dit « KKB », candidat à la magistrature suprême, de féliciter dès lundi soir le président sortant Alassane Ouattara.
« Au regard des résultats en notre possession, il semble évident que le candidat Alassane Ouattara est en train d’obtenir la majorité (…) je voudrais par conséquent lui adresser mes félicitations », a déclaré KKB, pour qui les observateurs pronostiquaient la 3e place.
« L’issue est connue. On ne peut pas dire que le suspense soit haletant », a ironisé un observateur étranger misant sur la victoire dès le premier tour du président Ouattara. L’opposant Pascal Affi N’Guessan, représentant du FPI, le parti de l’ancien président Gbagbo dont une frange a toutefois appelé au boycott en soutien à l’ex-chef d’État emprisonné à la CPI, devrait arriver en deuxième position.
Scrutin « crédible et transparent »
Cette élection, qui s’est déroulée sans incident majeur malgré de nombreux retards à l’ouverture des bureaux de vote et des difficultés avec les tablettes anti-fraude, a été jugée lundi crédible et « transparente » par les observateurs de l’Union Africaine et de la sous-région (UA et Cédéao) ainsi que par les États-Unis.
L’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, qui conduisait une délégation de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) s’est lui aussi déclaré satisfait : « Les élections vont refléter la volonté du peuple de Côte d’Ivoire ».
L’Union africaine et les États-Unis également validé le scrutin, l’ambassadeur américain « espérant que les résultats du premier tour qui seront annoncés soient acceptés par tous ceux qui contestaient le scrutin ».
Polémique autour de la participation
Une polémique s’est toutefois cristallisée autour du taux de participation, un des principaux enjeux du scrutin, alors que trois candidats et une partie de l’opposition avaient appelé à le boycotter. Une plateforme de la société civile la situe au tour de 53% alors que le pouvoir la place un cran au-dessus et que l’opposition la met à moins de 20%.
En début d’après-midi lundi, le premier vice-président de la Commission électorale indépendante (CEI) Koné Sourou, a affirmé à des journalistes que le taux de participation tournait « autour de 60% ».
Il n’est point question que les résultats provisoires ou définitifs (…) soient remis en cause de manière irresponsable et surtout sans preuves, affirme le porte-parole du RDR
Des membres de l’opposition ont aussitôt contesté ce chiffre, le qualifiant « d’irréaliste ». En soirée, la Coalition nationale pour le changement (CNC), une coalition de l’opposition comprenant deux des candidats qui se sont retirés, a estimé que le taux de participation de « cette parodie d’élection (…) oscille entre 15 et 18% »
Le parti de Ouattara (Rassemblement des républicains, RDR) a défendu la position de la CEI à travers son porte-parole Joel N’Guessan : « Déjà les voix de l’opposition s’élèvent pour parler de manipulation (…) Le comportement de ces éternels perdants n’est pas digne ni responsable ». « Il n’est point question que les résultats provisoires ou définitifs (…) soient remis en cause de manière irresponsable et surtout sans preuves, a-t-il renchéri. La page des élections calamiteuses est tournée ».
