S&P place l’Égypte sous surveillance négative
Au lendemain de la victoire du candidat des Frères musulmans à la présidentielle, l’agence de notation Standard & Poor’s s’inquiète de la reprise en main par l’armée.
Standard and Poor’s avait déjà abaissé la note égyptienne à deux reprises fin 2011 et début 2012. © AFP
Publié le 25 juin 2012 Lecture : 1 minute.
Au lendemain de l’annonce le 24 juin 2012 de la victoire du candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi, à l’élection présidentielle, avec 51,7% des voix, Standard & Poor’s a placé les notes de l’Égypte (B) sous surveillance avec implication négative. D’ici trois mois, indique l’agence de notation, la probabilité d’une baisse de la note est d’au moins 50%. La baisse serait limitée a priori à un cran. « Cela pourrait se produire si l’escalade des tensions politiques et l’inefficacité des autorités à relever les défis économiques, budgétaires et externes, continuent d’affaiblir davantage les indicateurs économiques clés et externes, tout en sapant la volonté des bailleurs de fonds et des institutions de prêt multilatérales d’apporter un soutien », a précisé S&P dans un communiqué.
Contrôle de l’armée
L’agence considére la dissolution du Parlement élu et la concentration du pouvoir législatif dans les mains du conseil militaire, le Conseil suprême des Forces armées (SCAF), comme pouvant potentiellement réduire l’efficacité et la flexibilité du gouvernement. « Nous nous attendons à ce que les tensions demeurent élevées entre les militaires et les partis de l’après-Moubarak, y compris les Frères musulmans », a précisé S&P. L’agence estime qu’il est peu probable que la transition politique vers un gouvernement pleinement démocratique ait lieu en douceur et à court-terme. L’Égypte a déjà été dégradée par S&P récemment, passant fin 2011 de BB- à B+ puis de B+ à B début 2012. Fitch vient également d’abaisser la note égyptienne.
