Les Français se font une place au soleil

Au Maroc et en Afrique du Sud, Soitec, Heliotrop et Axiosun mettent en oeuvre les premières centrales photovoltaïques à concentration.

La première unité sud-africaine de Soitec a été inaugurée en décembre 2011 par Jacob Zuma. © Soitec

La première unité sud-africaine de Soitec a été inaugurée en décembre 2011 par Jacob Zuma. © Soitec

Publié le 8 juillet 2012 Lecture : 2 minutes.

SolairePV infoVoilà un joli coup médiatique. Fin 2011, Durban accueillait la 17e Conférence des parties pour le climat, négociations cruciales pour le protocole de Kyoto – visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Afin de valoriser l’événement, le gouvernement sud-africain a fait installer une centrale solaire de 500 kilowatts-crête (kWc) à proximité du Centre international des congrès de Durban. Inaugurée par le président Jacob Zuma, cette unité productrice d’électricité a été conçue et mise en service par le français Soitec, spécialisé dans une technologie d’avant-garde : le solaire photovoltaïque à concentration (CPV). Il consiste à optimiser le rendement des modules photovoltaïques en concentrant les rayons du soleil à l’aide de lentilles de Fresnel ou de miroirs. Pour une même surface de panneaux, la production d’électricité est plus importante qu’avec du solaire photovoltaïque classique. Et, au même titre que le solaire thermique à concentration, le CPV permet de stocker l’énergie produite dans des batteries.

Exploration

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Si l’Afrique du Sud a une longueur d’avance dans l’exploration de cette technologie sur le continent (lire encadré), le Maroc s’y intéresse aussi. Pour preuve, son Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (Aderee) teste depuis juin 2011, à Marrakech, une installation de 5 kWc. Elle a été fournie par le français Heliotrop, spécialiste du photovoltaïque à haute concentration. « Contrairement aux capteurs classiques, constitués de cellules à base de silicium, les nôtres sont composés de cellules à base de germanium, qui conservent un très haut rendement sous de fortes températures », explique Paul Bellavoine, son directeur général.

Soitec voit plus loin

Dans la foulée de son unité de démonstration, Soitec vient de réussir un gros coup en Afrique du Sud en signant un accord avec le ministère de l’Énergie pour la réalisation d’une centrale CPV de 50 mégawatts dans la commune de Touwsrivier. Un partenariat avec la banque sud-africaine Investec a été conclu pour financer ce projet. Le montant total de l’investissement comme les modalités de financement n’ont pas été divulgués, mais une note de l’agence Bloomberg reprise sur le site internet d’Investec indique que la somme serait comprise entre 150 et 300 millions de dollars (entre 119 et 238 millions d’euros). I.Z.

Et le royaume s’apprête à expérimenter une autre installation, à basse concentration cette fois, fournie par le français Axiosun. Sa mise en service est prévue pour juillet, également à Marrakech. L’Aderee examine ainsi plusieurs technologies afin de retenir les plus à même de contribuer aux objectifs du plan solaire marocain. Pour Paul Bellavoine, celui-ci « se fera majoritairement grâce à du photovoltaïque et le CPV y prendra une bonne part ». Car, outre des rendements intéressants, une unité de ce type, limitée à quelques dizaines de mégawatts, demande un investissement moins élevé qu’une centrale solaire thermique à concentration – qui requiert une étape supplémentaire pour transformer l’énergie solaire en électricité -, autre option du plan (lire J.A. no 2662). Axiosun envisage d’ailleurs de commercialiser sa solution sous forme de licence. « Tout industriel ou investisseur privé peut acheter notre ligne de production », précise Ludovic Deblois, président de Sunpartner, société mère d’Axiosun – une manière de favoriser le transfert de technologie.

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