Tchad : pourquoi Salaye Déby, le frère du président, a-t-il été limogé ?

Le frère cadet du président tchadien Idriss Déby Itno a été limogé de son poste de directeur général des douanes samedi 24 octobre, puis placé aux arrêts.

Publié le 27 octobre 2015 Lecture : 1 minute.

Depuis des mois dans le collimateur de la justice, le frère cadet du président Idriss Déby Itno, Salaye Déby, devrait voir ses démêlés judiciaires s’accélérer. Dans un décret publié samedi 24 octobre, le président l’a en effet démis de ses fonctions de directeur général des douanes. Dans la foulée, Salaye Déby a été mis aux arrêts à la police judiciaire.

En cause, une plainte déposée vendredi par le secrétaire général du gouvernement au nom de l’État, qui accuse Salaye Déby d’enrichissement illicite et de détournement de deniers publics, souligne le procureur de la République. « Le limogeage est intervenu à la suite de cette plainte », précise-t-il.

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Si les détails de cette disgrâce familiale ne sont pas clairs, le secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (CTDDH), Mahamat Nour Ibedou, rappelle que Salaye Déby était depuis longtemps soupçonné « de s’être considérablement enrichi à la direction des douanes ». « Son limogeage est en soi une bonne nouvelle », estime-t-il.

« Une opération de communication » ?

Mais Mahamat Nour Ibedou voit dans cette décision un lien avec le calendrier électoral. « C’est une opération de communication à l’approche des élections de 2016 : il faut que Déby donne des gages aux Tchadiens, et son frère est un personnage controversé », souligne-t-il.

Salaye Déby avait déjà fait parler de lui au début du mois d’octobre. Reporters sans frontières (RSF) affirmait à l’époque que le directeur de publication du média d’information indépendant Haut Parleur, Stéphane Mbaïrabé Ouaye, avait été interpellé et molesté après avoir écrit un article critique à l’encontre du frère cadet du président.

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Dans cette affaire, les autorités avaient été soupçonnées de protéger Salaye Déby. La CTDDH avait alors dénoncé un régime d’exception : « être le frère du chef de l’État ne lui donne aucunement le droit d’utiliser la justice dont il ignore les injonctions ». Aujourd’hui, la situation semble avoir changé.

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