Présidentielle en Tanzanie : avantage à Magufuli, candidat du parti au pouvoir

Si les résultats définitifs de l’élection présidentielle tanzanienne sont attendus jeudi, un premier décompte des voix dans environ 10% des circonscriptions donnait mardi 27 octobre l’avantage au candidat du parti au pouvoir.

John Magufuli, en juillet 2015. © Khalfan Said/AP/SIPA

John Magufuli, en juillet 2015. © Khalfan Said/AP/SIPA

Publié le 28 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

Selon la Commission électorale nationale (NEC), John Magufuli, du parti Chama Cha Mapinduzi (CCM) au pouvoir, est donc en tête dans les 27 premières circonscriptions dans lesquelles le décompte a été effectué. Avec 455 454 voix, il devance son principal adversaire, Edward Lowassa, un vétéran du CCM désormais à la tête de la coalition d’opposition Ukawa. Ce dernier recueille pour l’heure 308 240 voix. Reste désormais à dépouiller et comptabiliser les bulletins de 260 autres localités.

Les deux hommes, grands favoris du scrutin estimé serré par les observateurs, briguent la succession de l’actuel chef de l’État, Jakaya Kikwete. Conformément à la Constitution, ce dernier avait annoncé ne pas se représenter à l’issue de son second mandat.

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Qui sont John Magufuli et Edward Lowassa ?

Les deux adversaires sont issus du Chama Cha Mapinduzi (« parti de la révolution » en swahili), au pouvoir depuis sa création en 1977. John Magufuli est l’actuel ministre des Travaux publics. Ce chrétien originaire de Chato, sur les rives du lac Victoria, avait à la surprise générale remporté la primaire du parti en juillet 2015.

Face à lui,  Edward Lowassa, n’a rien d’un novice en politique. Premier ministre de 2005 à 2008, il fut contraint de démissionner pour son implication dans un scandale de corruption. Après avoir perdu la primaire du CCM, il avait quitté le parti cet été pour rejoindre le Chadema (Parti pour la démocratie et le développement), le principal parti d’opposition qui espère offrir au pays sa première alternance depuis son indépendance, en 1961.

Appels au calme face au risque de violences postélectorales

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Quelque 23 millions d’électeurs sur 52 millions d’habitants étaient inscrits sur les listes électorales pour les élections générales – présidentielle, législatives et locales – de dimanche 25 octobre. Certains observateurs craignent que ce scrutin ne débouche sur des violences postélectorales.

Le Chadema a en effet évoqué dès lundi de possibles irrégularités. Mais alors que la tension commence à monter, la NEC a appelé au calme et prévenu qu’elle seule était habilitée à annoncer des résultats. « Les gens devraient ignorer les annonces émanant d’autres institutions ou individus », a demandé son président Damian Lubuva.

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À Zanzibar, l’opposition déclare victoire 

Sur l’archipel semi-autonome de Zanzibar, qui devait désigner son propre président et ses députés, le principal parti d’opposition a revendiqué la victoire dès lundi. L’actuel vice-président et chef du Front civique uni (CUF), Seif Sharif Hamad, s’est ainsi déclaré vainqueur de l’élection présidentielle locale avec 52,87% des suffrages exprimés, contre 47,13% au président Ali Mohamed Shein, du CCM.

Les deux hommes se partagent actuellement le pouvoir au sein d’un gouvernement de coalition. La Commission électorale de Zanzibar n’a fait aucune annonce et les chiffres avancés par Seif Sharif Hamad ne pouvaient pas être vérifiés.

Les forces de sécurité ont encerclé mardi après-midi le principal centre de décompte des bulletins de vote de l’archipel, empêchant la presse d’y entrer ou d’en sortir, après que Seif Sharif Hamad eut répété son avertissement qu’il « ne reconnaîtrait pas la défaite si on (le) vole de (sa) victoire ». De nombreux policiers quadrillant la vieille ville de Stone Town : lundi, des supporteurs du CUF étaient descendus dans les rues avant d’en être dispersés.

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