RDC – Tshibanda : « L’Inde est légitime à réclamer un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU »

Raymond Tshibanda, le ministre congolais (RDC) des Affaires étrangères et chef de la délégation de son pays au Sommet du forum Inde-Afrique (IAFS) à New Delhi, a rencontré son homologue Sushma Swaraj mardi 27 octobre. Pour Jeune Afrique, il revient sur cet entretien bilatéral.

Raymond Tshibanda, ministre des Affaires étrangères congolais (RDC) et son homologue indienne, Sushma Swaraj. © DR

Raymond Tshibanda, ministre des Affaires étrangères congolais (RDC) et son homologue indienne, Sushma Swaraj. © DR

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 28 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Quelles sont les thématiques que vous avez abordées avec votre homologue indienne ?

Raymond Tshibanda : Nous avons évoqué des thèmes du forum, mais il a surtout été question de notre coopération bilatérale. Et nous avons convenu de donner à cette dernière une nouvelle dimension dans les mois et années qui viennent.

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Avez-vous parlé de projets en particulier ? Comme de lignes de crédits supplémentaires par exemple ?

Pour l’exercice qui s’achève, nous avons obtenu de l’Inde près de 500 millions de dollars de ligne de crédit. Notre ambition c’est de doubler ou de tripler cela dans la période qui vient, sur la base de la performance des projets en cours. Les secteurs prioritaires de notre coopération sont le secteur minier, la santé, les infrastructures ferroviaires, routières, mais aussi et surtout l’électricité.

Avez-vous évoqué le fameux barrage d’Inga ou d’autres projets ?

L’Inde est la bienvenue si elle veut s’impliquer dans ce mégaprojet d’Inga. Mais nous parlons surtout d’autres centrales hydroélectriques à travers le pays. Inga représente 40000 MW, mais le potentiel du pays c’est 100000 MW. Donc il y a beaucoup d’autres projets à développer. Nous travaillons déjà avec l’Inde sur deux projets : Kakobola, dans le Bandundu et Kantende pour les deux Kasaï. Ces deux projets vont permettre de sortir de l’obscurité près de 30 millions de Congolais qui se trouvent dans cette zone.

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À quelle échéance espérez-vous les voir livrés ?

Les projets avancent bien. Le premier sera probablement terminé d’ici mi-2016. Kantende, qui a commencé plus tard, sans doute courant 2017.

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L’Inde est un des grands contributeurs de troupes à la Mission des Nations unies en RDC (Monusco). Avez-vous évoqué l’avenir de cette mission ?

Nous avons toujours salué la contribution de l’Inde. Mais cette dernière sait très bien que ces missions de l’ONU n’ont pas vocation à s’éterniser ou à devenir permanente.

Bien entendu, les pays contributeurs de troupes sont toujours consultés par le secrétaire général, que ce soit pour le déploiement ou le retrait. Mais la question du retrait n’est pas un problème bilatéral. Cela concerne les Nations unies et la RDC.

En ouverture de la conférence, votre homologue, Sushma Swaraj, a dit que les pays contributeurs devaient être davantage associés à la prise de décision…

Elle a dit cela dans le contexte de la réforme des Nations unies et du Conseil de sécurité. Nous faisons le même plaidoyer. Le Conseil de sécurité a été mis sur pied à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Depuis, la situation a évolué, des acteurs de premier plan ont émergé. Tout le monde est conscient qu’il faut le réformer pour le rendre plus équitable et plus efficace.

L’Inde, avec son poids actuel, dans tous les domaines, estime qu’elle a droit à un siège de membre permanent au Conseil de sécurité. Et l’Afrique estime que c’est une demande légitime. Au même titre que celle de l’Afrique d’être représenté par deux postes de membres permanents au Conseil de sécurité.

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