Dans 20 ans, la moitié des lions d’Afrique pourraient avoir disparu

Les lions d’Afrique qui ont perdu 90% de leur effectif depuis le milieu du XXe siècle, devrait encore perdre la moitié des leurs dans les vingt ans à venir, selon une étude de l’université d’Oxford publiée lundi. En cause, le braconnage et l’urbanisation.

Lions dans une réserve africaine © Marc/cc/Flickr/Creative Commons

Lions dans une réserve africaine © Marc/cc/Flickr/Creative Commons

Publié le 30 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

Une équipe internationale de huit chercheurs de l’université d’Oxford a passé en revue des études réalisées au cours des 25 dernières années dans 47 régions d’Afrique. Les conclusions, publiées dans un article de la revue américaine Proceedings of the national academy of sciences (PNAS) le 26 octobre sont pessimistes.

Une situation critique en Afrique de l’Est

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En Afrique centrale, tout comme en Afrique de l’Ouest, la situation est critique : la population des lions va diminuer de moitié. En Afrique de l’Est, les lions risquent même de disparaître dans les dix prochaines années. Seuls quatre pays font figure de refuge pour les lions et tous sont en Afrique australe : l’Afrique du Sud, le Botswana, la Namibie et le Zimbabwe.

La disparition de ces félins s’explique en partie par la diminution de l’espace. Ce dernier rétrécit à mesure que l’aménagement du territoire s’élargit. « Aujourd’hui, le lion ne survit que sur 25% de son aire de répartition historique », estime Philippe Henshel de l’ONG américaine de protection des félins Panthera et co-auteur du rapport du PNAS.

Dans des parcs plutôt que dans la savane

Selon l’équipe de chercheurs, la savane n’est plus le milieu privilégié pour la conservation des lions. Ce sont les espaces de gestion intensive qui assureraient le mieux leur protection. Dans les parcs d’Afrique australe, les lions doivent bien souvent leur survie aux moyens mobilisés contre la chasse illégale.

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Seulement, si certains États s’investissent dans la protection des animaux comme l’Afrique du Sud avec le parc Kruger, le rapport rappelle que tous les États ne sont pas prêts ou ne possèdent pas les ressources financières suffisantes. « Une récente étude a montré qu’il fallait environ 2.000 dollars par kilomètres carrés et par an pour protéger efficacement les lions, mais la plupart des aires protégées ont cent fois moins ou ne réinvestissent pas suffisamment. »

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Ainsi, l’effectif de lions est passé de 60 à 15 en seulement neuf ans dans le parc de Niokolo au Sénégal. Alors que dans le parc Kunene en Namibie l’effectif passait de 13 lions à la fin des années 1990 à 126 dix ans plus tard.

Une espèce « en danger d’extinction » pour les chercheurs

En Afrique de l’Ouest, le lion est déjà considéré « en grand danger d’extinction » par la liste rouge des espèces menacées établie par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). L’équipe d’Oxford estime pour sa part que les lions d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Est qui ne sont, d’après la liste rouge que « vulnérables », devraient désormais être classés sur la liste des animaux en « grand danger d’extinction.

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