Présidentielle en Côte d’Ivoire : les tablettes de la discorde

Assuré par tablettes tactiles, le contrôle biométrique et le transfert électronique des résultats de la présidentielle ivoirienne a connu quelques ratés.

Préparation des bulletins de vote dans un bureau d’Abidjan, dimanche 25 octobre 2015. © Schalk van Zuydam / AP / SIPA

Préparation des bulletins de vote dans un bureau d’Abidjan, dimanche 25 octobre 2015. © Schalk van Zuydam / AP / SIPA

Publié le 28 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

Le scrutin présidentiel ivoirien du 25 octobre dernier a été le plus « high-tech » de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Pour éviter les accusations de fraude, la Commission électorale indépendante (CEI) et son partenaire technique, Safran Morpho, avaient mis en œuvre un transfert électronique des résultats et surtout un contrôle biométrique des électeurs grâce à des tablettes. Mais, dans la pratique, plusieurs couacs ont été enregistrés.

De fait, dimanche dernier, les tablettes ont souvent posé problème dans les bureaux de votes, ce qui a amené l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, observateur de la Cedeao, à les qualifier de « gadgets » inutiles. « Les agents ne savaient pas les manipuler ou elles se déchargeaient vite. Certains bureaux ont dû recourir au vote normal », confie un diplomate de l’Union africaine.

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23 000 tablettes

Safran Morpho, l’opérateur technique, contacté par Jeune Afrique, a admis qu’à l’ouverture des bureaux de vote des problèmes étaient apparus avant d’être rapidement circonscris. « On avait un contrat basé sur la remontée des résultats. Une hotline avec 2 000 agents était en place chez un opérateur mobile, mais le système a très vite saturé à cause de goulots étranglements. Tout est cependant rentré dans l’ordre car à la fin de la journée, les tablettes ont transmis leurs données », explique une source proche de Morpho. Le 26 octobre à 2 heures du matin GMT, tous les résultats étaient disponibles à la CEI.

Selon plusieurs sources proches de la CEI, environ 30 % des tablettes ont été détournées en interne

L’opérateur a fourni environ 23 000 tablettes, dont plus de 19 000 pour couvrir tous les bureaux de votes et 4 000 de rechanges avec une autonomie de douze heures et une batterie d’une durée de trois jours. Cependant, la CEI n’a pas réussi à toutes les acheminer dans les bureaux de votes.

Manque de formation

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Selon plusieurs sources proches de la CEI, environ 30 % des tablettes ont été détournées en interne, alors que leur usage était exclusivement dédié au scrutin. Par ailleurs, la CEI n’a pas réussi à former correctement ses 66 267 agents à la manipulation du nouvel outil : seules deux heures ont été consacrées en moyenne à son apprentissage.

Pour la formation, dans certaines commissions locales, soit des salles manquaient (comme à Bouaké) soit celles-ci étaient surpeuplées avec 200 personnes au lieu de 30. « Comme toute innovation technologique, l’aspect humain reste toujours un facteur déterminant », confesse une source proche de la CEI.

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