Le projet fou d’un « droneport » au Rwanda

Le pays des mille collines pourrait accueillir en 2020 une base aérienne pour drones. Ce « drone-port » est promu par l’architecte britannique Norman Foster et activement soutenu par les autorités rwandaises, qui souhaitent capitaliser sur l’image technophile du pays.

Plan du premier « drone-port » au Rwanda dont les premiers essais doivent débuter en 2016. © Fosterandpartners

Plan du premier « drone-port » au Rwanda dont les premiers essais doivent débuter en 2016. © Fosterandpartners

Publié le 28 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

Si tout se passe comme prévu, le Rwanda pourrait disposer dans quelques années d’un « droneport » civil, une installation spécifiquement conçue pour accueillir des aéronefs sans pilote destinés au transport de matériel et de marchandises.

Ce projet est porté par Jonathan Ledgard, ancien correspondant de The Economist en Afrique et directeur du centre Afrotech de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse), et la fondation de l’architecte britannique Norman Foster, célèbre à travers le monde pour ses réalisations telles que le Viaduc de Millau en France, la Hearst Tower à New York, l’hôtel de ville de Londres et l’aéroport international de Hong Kong.

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Essais dès 2016

Le droneport prévu par le cabinet britannique comprendra initialement trois bâtiments, qui accueilleront des dizaines de drones, mesurant de 3 à 6 m.

Le projet prévoit de réaliser les premiers vols d’essai dans le courant de 2016 à Kibuye, dans l’ouest du Rwanda, sur les rives du lac Kivu.

Les opérations commerciales pourraient, selon les promoteurs du projet, démarrer dès 2020.

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Opérations commerciales et missions humanitaires

L’utilisation d’aéronefs sans pilote pour la livraison de marchandises est encore en phase expérimentale dans la plupart des pays où elle a été tentée. Le spécialiste allemand de la logistique DHL et le géant technologique américain Amazon sont parmi les rares grands groupes à s’y être essayés.

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Dans un communiqué de presse, le cabinet Foster and Partners insiste sur l’intérêt d’une telle base aérienne non seulement pour des opérations commerciales mais aussi pour des actions humanitaires.

Les aéronefs sans pilote seront « capables de transporter des colis de 10 à 100 kg, que ce soit des pièces de rechange, des équipements électroniques ou bien encore des poches de sang et d’autres produits pouvant sauver des vies dans un rayon de 100 km pour un coût minime » , expliquent les concepteurs du projet, qui envisagent à terme « l’établissement de plus de quarante droneports » à travers le Rwanda.

Bon oeil

Le Rwanda a été choisi pour « sa position géographique centrale » et peut se prévaloir d’un bon environnement des affaires (2e meilleur environnement des affaires sur le continent, selon le nouveau rapport Doing Business de la Banque mondiale) et d’une politique de développement favorable aux nouvelles technologies.

La Rwanda Civil Aviation Authority (RCAA), le régulateur du secteur aérien, voit en tout cas d’un bon œil cette initiative puisqu’elle prépare des propositions en vue d’assouplir le cadre législatif actuel, l’objectif étant de « disposer dès l’année prochaine d’une réglementation adéquate, afin de permettre le déploiement des droneports à des fins humanitaires et commerciales », précise Tonny Barigye, porte-parole de la RCAA.

Même son de cloche au Rwanda Development Board, l’agence nationale en charge de la promotion des investissements, où un responsable confirme que l’institution « est en discussion avec les équipes de Norman Foster et que le nécessaire sera fait pour assurer le succès du projet ».

Quant au coût prévu de ce dernier, Jonathan Ledgard, cité par l’agence de presse Bloomberg, a indiqué que « six millions de dollars par an seraient nécessaires pour les quatre prochaines années, avant le lancement du premier drone commercial ».

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