Harcèlement policier en RDC : un chauffeur de taxi s’immole au volant avec un policier à bord

Fatigué par le harcèlement des forces de l’ordre, un chauffeur de taxi s’est immolé mercredi dans la ville de Lubumbashi, avec un policier à bord de son véhicule.

Un policier congolais à Goma, en RDC. © Jerome Delay/AP/SIPA

Un policier congolais à Goma, en RDC. © Jerome Delay/AP/SIPA

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Publié le 28 octobre 2015 Lecture : 1 minute.

Un ultime acte de désespoir. Sans doute excédé par le harcèlement policier quotidien, un chauffeur de taxi s’est immolé, le 28 octobre, à Lubumbashi, dans le sud de la RDC.

À en croire plusieurs sources concordantes sur place, le chauffeur de taxi venait d’être interpellé quelques minutes plus tôt par un policier « de roulage » (en charge de réguler la circulation, ndlr) qui lui réclamait des bakchichs. Ce dernier avait alors pris place à bord de son véhicule, pour contraindre le chauffeur de se rendre au commissariat.

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Mais en route, le chauffeur s’est aspergé d’essence et s’est immolé… s’agrippant au policier.

https://www.youtube.com/watch?v=4XIlNYgEL9w&feature=youtu.be&a

« Après la démission du gouverneur Moïse Katumbi, des ‘tracasseries’ policières se sont multipliées à Lubumbashi », a déploré un membre de la société civile locale après l’incident.

Nous sommes tous les jours victimes des ‘tracasseries’ policières

Brûlé au troisième degré, le chauffeur de taxi a été conduit dans un centre hospitalier de Lubumbashi. « Nous sommes tous les jours victimes des tracasseries policières », a-t-il expliqué à la presse locale sur son lit d’hôpital.

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« Lorsqu’il [le policier] m’a arrêté, il y avait des gens qui nous observaient », a ajouté ce diplômé en économie (bac + 5), converti en taximan pour « garantir la survie de [ses] enfants ».

Lorsque le policier est monté dans son véhicule, le chauffeur dit l’avoir prévenu qu’il était prêt à mourir avec lui s’il ne le laissait pas faire son travail. « Voulez-vous que je vous aide ? » lui aurait répondu le policier, avant de lui tendre le briquet.

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« J’ai pris [le briquet] (…), me suis aspergé d’essence. C’est quand j’ai allumé qu’il a compris que c’était sérieux. Il voulait s’en fuir, je l’ai tenu ».

Le pronostic vital du policier n’est pas engagé, selon des sources concordantes sur place.

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