De nouveau connectée, l’Algérie veut tirer les leçons de la panne d’internet
Pour éviter une reproduction de la panne géante d’internet qui a frappé le pays, les autorités multiplient les annonces, quitte à ressusciter de vieux projets…
Les Algériens ont retrouvé la connexion internet le 28 octobre suite à la réparation du câble sous-marin de fibre optique Annaba-Marseille (SEA-ME-WE4) dont la rupture avait provoqué cinq jours de perturbation de l’accès à internet dans le pays. Ce câble assure environ 80 % du trafic internet du pays.
« Les pertes financières en matière de connexion ont été estimées à 100 millions de dinars [844 000 d’euros] par jour, soit 600 millions de DA pour les six jours de coupure », a indiqué la ministre algérienne des TIC, Houda-Imane Faraoun.
« Mais le préjudice est plus important à cause des dommages collatéraux subis par les opérateurs économiques », a-t-elle ajouté sans plus de détails, révélant ainsi les premiers et uniques chiffres sur les dommages occasionnés par la panne géante d’internet.
Retard
Si l’impact direct de la panne sur l’économie algérienne devrait être modeste, cet incident a mis au grand jour « le retard du pays en matière de stratégie numérique », insistent des spécialistes du secteur. Selon les estimations de Union Internationale des Télécommunications, le taux de pénétration d’internet en Algérie a atteint 18,09 % en 2014. Dans une étude publiée fin 2013, McKinsey Global Institute plaçait l’Algérie parmi les « sous-classés » de la révolution numérique en Afrique, avec un taux de téléchargement d’internet parmi les plus faibles des pays étudiés (1,12 mégabits par seconde).
Les critiques ont également ciblé le fait qu’une part aussi prépondérante du trafic internet ne dépende que d’un seul câble, alors que le pays compte une population de 40 millions d’habitants, dont plus de 8,5 millions d’abonnés à la 3G et deux millions d’abonnés à l’ADSL.
Réaction
La réaction du gouvernement à la récente panne d’internet n’a pas tardé. La ministre des TIC a annoncé le lancement de la réalisation de deux nouveaux câbles sous-marins de l’Algérie vers l’Espagne qui relieront Oran et Alger à Valence pour un coût total de 36 millions d’euros. « Les travaux Oran-Valence débuteront au cours du mois de novembre pour une réception au plus tard en février 2017 », a assuré Houda-Imane Faraoun. Las, ce projet avait déjà été évoqué en 2010, sans jamais voir le jour…
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