Air Nigeria clouée au sol

La compagnie Air Nigeria, ex-Virgin Nigeria, a dû suspendre ses opérations, à l’exception de ses vols à destination de Londres, en raison de signes de « détresse financière ».

La deuxième compagnie aérienne du Nigeria devrait près de 5 milliards de nairas aux impôts, soit 24 millions d’euros. © Kenneth Iwelumo

La deuxième compagnie aérienne du Nigeria devrait près de 5 milliards de nairas aux impôts, soit 24 millions d’euros. © Kenneth Iwelumo

Publié le 25 juin 2012 Lecture : 2 minutes.

Décidément les temps sont durs pour l’aviation civile nigériane. Après le crash de Dana Air qui a fait 157 morts au début du mois et entraîné la suspension de la compagnie, c’est au tour d’Air Nigeria, la deuxième compagnie aérienne du pays, de faire parler d’elle. À une semaine d’intervalle, elle a dû suspendre ses vols à deux reprises suite aux injonctions de la NCAA, l’agence nigériane de régulation de l’aviation civile.

Une première fois, du 11 au 15 juin, pour un contrôle de normes de sécurité ; une deuxième fois en début de semaine dernière pour des arriérés de paiement quelle doit au Trésor nigérian. Le montant de ces arriérés frôlerait les cinq milliards de nairas (24 millions d’euros), signe d’une santé financière délicate.

la suite après cette publicité

Méthodes musclées et annonces douteuses

C’est une unité armée de la police qui a effectué une descente dans les bureaux de la société lundi dernier (18 juin) à la demande du Service fédéral des impôts nigérian (FIRS), une opération musclée fermement dénoncée par la société. Selon la presse nigériane, le directeur général de la compagnie, Kinfe Kahssay, aurait même été arrêté. La société proteste de son innocence et dit avoir payé tous ses impôts depuis l’acquisition de Virgin Nigeria en 2010 ; elle rejette la faute sur les anciens actionnaires.

Propriété de l’homme d’affaires nigérian Ibrahim Jimoh, Air Nigeria opère une flotte composée de douze appareils et partage ses codes avec Ethiopian Airlines et Kenya Airways. Réputé proche des milieux politiques, Ibrahim Jimoh est également propriétaire d’une chaîne d’hôtels, d’une compagnie d’assurances et d’une compagnie pétrolière. En mai, il avait annoncé en fanfare un projet d’achat, appuyé par la Exim Bank américaine, de quatre Boeing 787 Dreamliner, le dernier né de la firme américaine. Interrogé à ce sujet par Bloomberg, il semble avoir fait marche arrière depuis. La banque américaine et Boeing ont démenti qu’un contrat avait été conclu.

La situation de la compagnie semble fragilisée : plusieus employés ont dénoncé l’état des finances de Air Nigeria qui, selon eux, serait insuffisant pour entretenir convenablement les appareils. Pour ne rien arranger, un ex-cadre supérieur de la firme a récemment décrit les avions de la compagnie comme des « cercueil volants ».

la suite après cette publicité

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires