Tunisie : Moody’s se veut rassurant

L’agence de notation Moody’s s’inquiète de l’incertitude politique et des troubles civils occasionnels. Mais estime que la fragile reprise économique devrait se poursuivre, à 3,5% en 2012.

Parmi les bonnes nouvelles, la reprise du tourisme en Tunisie. © Ons Abid

Parmi les bonnes nouvelles, la reprise du tourisme en Tunisie. © Ons Abid

Publié le 25 juin 2012 Lecture : 2 minutes.

Un peu de répit sur le front international : quelques semaines après avoir été dégradée par Standard & Poor’s, la Tunisie devrait accueillir avec une relative satisfaction l’analyse de Moody’s sur le pays, publiée aujourd’hui (25 juin). L’agence de notation estime en effet que la reprise économique fragile constatée depuis quelques mois devrait se poursuivre. Moody’s cite ainsi plusieurs éléments positifs : l’augmentation des recettes liées au tourisme de 35,8% au cours des cinq premiers mois de 2012, le retour des investissements étrangers à leurs niveaux d’avant la révolution (+ 40,8% au cours des cinq premiers mois de l’année), la reprise de la production de phosphates, le Plan Jasmin en faveur de l’investissement dans les régions défavorisées et de la création d’emplois, un ratio dette/PIB de 48,3% d’ici la fin de l’année contre 48,6% en moyenne parmi les 15 pays notés Baa3 (comme la Tunisie) par Moody’s.

Tout en soulignant la lenteur de la reprise, l’agence dit s’attendre à une croissance du PIB de 3,5% en 2012.

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Soutien des partenaires internationaux

Les principales inquiétudes restent l’incertitude politique, un an avant les élections, ainsi que l’éventualité d’une aggravation de la crise en Europe. En matière de financements, si la situation reste tendue, « la volonté des partenaires internationaux de la Tunisie de continuer à étendre le financement concessionnel démontre le soutien de la communauté internationale à la transition démocratique en cours en Tunisie ». L’agence cite notamment la décision des États-Unis de garantir l’émission de 350 millions de dollars prévue en juillet, un soutien dont seuls l’Égypte et Israël ont bénéficié jusqu’à présent. « La Tunisie a déjà reçu une subvention de 100 millions de dollars du gouvernement américain, a tiré 800 millions sur des lignes de crédit existantes bilatérales et multilatérales et a réalisé un placement de 500 millions de dollars auprès d’un établissement public du Qatar en avril à des conditions concessionnelles. La Tunisie est aussi en négociation avec l’Union européenne, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement pour le renouvellement de 1,15 milliard de dollars de crédit (le même montant que ces institutions avaient mis à sa disposition en 2011) », souligne Moody’s.

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