Maroc : des centaines de personnes rendent hommage à Ben Barka, 50 ans après son enlèvement

Ils étaient plusieurs centaines de personnes réunies jeudi soir devant la brasserie de Paris où l’opposant Mehdi Ben Barka, dont le corps n’a jamais été retrouvé, a été enlevé il y a 50 ans.

Rassemblement à Paris, le 29 octobre 2015, en hommage à Mehdi Ben Barka, enlevé il y a 50 ans. © Francois Guillot/AFP

Rassemblement à Paris, le 29 octobre 2015, en hommage à Mehdi Ben Barka, enlevé il y a 50 ans. © Francois Guillot/AFP

Publié le 29 octobre 2015 Lecture : 1 minute.

« Nous sommes ici pour demander la vérité et la justice sur cette affaire d’État », a déclaré son fils, Bachir Ben Barka. « Qui sont les assassins ? Où est son corps ? Quelles sont les responsabilités de la France, du Maroc et peut-être d’Israël ou des États-Unis ? », s’est à nouveau interrogé Bachir Ben Barka.

Figure de proue du mouvement anticolonialiste, Mehdi Ben Barka, opposant au roi Hassan II, avait été enlevé le 29 octobre 1965 lors d’une opération menée par les services marocains avec la complicité de policiers et de truands français. L’affaire, source de tensions entre le Maroc et la France, n’a jamais été totalement élucidée.

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Les témoins commencent à disparaître

Cinquante ans plus tard, son fils a donc demandé « une déclassification complète » des archives du Sdece [ancêtre de la DGSE, les services de renseignements français]. Mais aussi que « des fouilles soient entreprises dans un ancien centre de détention secret au Maroc où une partie du corps pourrait se trouver » et que « des témoins soient enfin entendus ».

Car depuis des années, l’enquête piétine, et les témoins de cette affaire commencent à disparaître. L’enquête sur la disparition de l’opposant marocain, la plus ancienne instruction en France, court depuis 1975. Cinq mandats d’arrêt ont été délivrés en 2007 par le juge Patrick Ramaël, chargé de l’enquête française de 2004 à 2013.

Le Mossad impliqué ? 

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Sont notamment visés le général Hosni Benslimane, chef de la gendarmerie royale, Abdelhak Kadiri, ancien patron des renseignements militaires et Miloud Tounsi, alias Larbi Chtouki, un membre présumé du commando qui a participé à l’enlèvement. L’ancien membre des services secrets marocains Aboubakr El Hassouni, visé par l’un des mandats, est décédé début octobre.

Des commissions rogatoires internationales ont récemment été délivrées. Le juge Cyril Paquaux a sollicité en juillet l’audition d’un ancien agent du Mossad, qui affirme que les services secrets israéliens ont aidé le Maroc à faire disparaître le corps.

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