Sénégal – Tchad : le procès de Hissène Habré suspendu jusqu’au 9 novembre
Le président du tribunal spécial africain à Dakar a annoncé jeudi la suspension du procès de l’ex-président tchadien Hissène Habré jusqu’au 9 novembre.
« L’audience est suspendue jusqu’au 9 novembre. La Cour mettra à profit ce temps pour revoir » ses dossiers, a déclaré le Burkinabè Gberdao Gustave Kam, président des Chambres africaines extraordinaires (CAE), à l’issue de l’audience de jeudi 29 octobre.
L’audience du 9 novembre doit démarrer avec le témoignage du président de l’Association des victimes des crimes du régime de Hissène Habré (AVCRHH), Clément Abaifouta, a indiqué Gberdao Gustave Kam.
Jeudi, le tribunal a écouté le témoignage de Robert Hissein Gambier, né en 1954. Il a affirmé avoir été arrêté en décembre 1985 à N’Djamena par des agents de la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS, police politique sous M. Habré) puis détenu jusqu’en décembre 1990.
Pris pour un « mercenaire libyen »
« Ce qui m’a sauvé (de la mort), je restais devant la porte (où) il y avait un trou et je respirais de l’air frais », a indiqué M. Gambier selon lequel les détenus s’entassaient dans la cellule où il était détenu. Il a dit avoir été arrêté parce que pris pour « un mercenaire libyen », ce qu’il a démenti.
Accusé de « crimes de guerre, crimes contre l’humanité et tortures » durant sa présidence au Tchad (1988-1990), Hissène Habré comparaît depuis le 20 juillet devant les CAE, créées en vertu d’un accord entre le Sénégal et l’Union africaine (UA), que l’accusé récuse. Celui-ci refuse de s’exprimer et de se défendre devant cette juridiction.
Les audiences avaient ensuite été suspendues dès le lendemain de l’ouverture du procès pour permettre à des avocats commis d’office pour la défense de prendre connaissance du dossier, puis elles ont repris le 7 septembre.
Un verdict en février ?
Le procès devait initialement prendre fin le 28 octobre, mais il ira « très probablement jusqu’en février », a affirmé jeudi à l’AFP le porte-parole du tribunal spécial, Marcel Mendy, confirmant une information annoncée à l’AFP par une source au sein de la juridiction le 20 octobre.
« Nous avons encore une vingtaine de témoins à auditionner à Dakar et d’autres qui sont à N’Djamena » avant les plaidoiries, a ajouté M. Mendy.
Hissène Habré encourt entre 30 ans de prison ferme et les travaux forcés à perpétuité. Une commission d’enquête tchadienne a estimé que la répression durant sa présidence a fait 40 000 morts.
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