Doing business 2016 : l’Algérie paye le prix de son immobilisme

L’Algérie continue de reculer dans le classement Doing Business de la Banque Mondiale et perd deux places supplémentaires par rapport à l’an dernier rejoignant le groupe des derniers pays du tableau. 

Publié le 30 octobre 2015 Lecture : 2 minutes.

Le résultat est sans appel. L’Algérie, à la 163e place sur 189 pays du Doing Business 2016 (un classement mondial réalisé sur la base de questionnaires et de rencontres avec des experts locaux dont des consultants, des avocats, des administrations, etc), demeure un pays très difficile pour faire des affaires : deux de ses voisins, la Tunisie et le Maroc, se classent respectivement au 74e et 75e rang.

L’Algérie stagne ou recule dans presque tous les critères déterminants du classement. Les baisses les plus importantes concernent le raccordement à l’électricité où l’Algérie perd cinq places (130e), le transfert de propriété et l’obtention de prêt où le pays recule de trois places pour se classer respectivement à la 163 et 174e place. Seul domaine d’amélioration parmi les dix critères de sélection établis par la Banque Mondiale : l’obtention des permis de construire dans lequel l’Algérie gagne deux places (122e).

la suite après cette publicité

Ces piètres performances doivent cependant être relativisées, soulignent les commentateurs qui mettent en avant « la dynamique du classement ». « L’Algérie n’a pas avancé mais elle n’a pas forcément reculé », relève Liès Kerrar, PDG du cabinet de conseil en ingénierie financière Humilis. « La plupart des pays ont progressé plus vite que l’Algérie qui, comparativement, a donc régressé au niveau mondial ».

Timides réformes

La Banque Mondiale note ainsi quelques améliorations par rapport à 2014, telles que la simplification des procédures et des formalités de créations d’entreprises, avec notamment la suppression du casier judiciaire parmi les documents requis, la facilitation d’octroi du permis de construire, avec l’élimination de l’obligation de fournir une copie certifiée de l’acte de propriété, ou encore l’amélioration du commerce extérieur grâce aux travaux de modernisation du port d’Alger.

Seul un ambitieux programme de réformes économiques sera capable d’améliorer sensiblement le climat des affaires, plaide les chefs d’entreprises, et d’enrayer enfin la chute du pays dans le classement Doing Business, passé de la 132e à la 163 place entre 2008 (classement Doing Business 2009) et 2015. « Jusqu’à cette année, l’Algérie n’a pas fait beaucoup d’efforts », commente pour JA Slim Othmani, dirigeant de l’entreprise de jus de fruits NCA Rouiba, « mais maintenant, avec la chute du baril de pétrole, elle n’a plus d’autres choix ».

la suite après cette publicité

L’Etat est déjà au travail a d’ailleurs commenté le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, au lendemain de la publication du rapport de la Banque Mondiale. « L’Algérie s’est dotée d’un comité Doing Business qui réunit le gouvernement, le patronat et le partenaire social pour travailler ensemble à améliorer les conditions d’exercice des affaires », a-t-il déclaré en reconnaissant que le rapport « devrait aider l’Algérie à améliorer son climat des affaires ».

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

La rédaction vous recommande

Doing Business 2016 : quels sont les pays africains les mieux classés ?

Contenus partenaires