Burundi : le ministre ougandais de la Défense tente de relancer le dialogue
Le ministre ougandais de la Défense, Crispus Kiyonga, s’est rendu mercredi à Bujumbura dans le but de relancer le dialogue entre le pouvoir et l’opposition.
« Le ministre ougandais de la Défense est arrivé ici hier (mercredi) et il a rencontré les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale », a annoncé Willy Nyamitwe, responsable de la communication présidentielle au Burundi.
Ce nouveau facilitateur de dialogue succède à son propre président Yoweri Museveni, qui avait été désigné comme médiateur par la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) en juillet, au plus fort de la contestation populaire contre le président Pierre Nkurunziza.
« Ce ne sera pas facile. Le facilitateur est arrivé ici avec la délicate mission de relancer le dialogue inter-burundais […]. Il va tenter de convaincre le gouvernement de s’asseoir à la même table que son opposition radicale, et cela en Ouganda ou en Éthiopie », a expliqué un diplomate en poste à Bujumbura, sous couvert d’anonymat.
L’Union africaine, soutenue par l’Union européenne et par l’ONU recommande que ces négociations aient lieu soit en Ouganda, soit en Éthiopie. Pour l’heure, Bujumbura refuse d’ouvrir le dialogue avec l’opposition, essentiellement regroupée au sein d’une coalition, le Conseil national pour le respect de l’accord d’Arusha et la restauration d’un État de droit au Burundi (Cnared).
Déjà un incident diplomatique
Symptôme de la tension qui règne à Bujumbura, la visite du nouveau médiateur a déjà fait l’objet d’ »un grave incident diplomatique ». Le secrétaire général de l’EAC, Richard Sezibera, qui seconde le ministre ougandais dans ce dialogue s’est vu refuser l’accès au Sénat. Une autre source diplomatique sous couvert d’anonymat a annoncé que ce dernier avait été « bousculé sans ménagement quand il a voulu entrer dans l’édifice ». « M. Sezibera n’a pas pu entrer car il ne se trouvait pas sur la liste des personnalités attendues, il a dû rebrousser chemin », a expliqué Vénant Barubike, secrétaire particulier au Sénat.
Bujumbura l’avait déjà pris à partie plusieurs fois à cause de ses origines rwandaises, l’accusant de vouloir « nuire » au Burundi dans l’organisation. « La pression internationale sur le pouvoir est aujourd’hui tellement forte que j’espère qu’il va comprendre qu’il est dans son intérêt de répondre positivement à l’invitation du facilitateur », a souhaité le premier diplomate.
C’est donc un défi de taille qui se présente à M. Kiyonga, à l’heure où les violences à Bujumbura redoublent. Depuis lundi 26 octobre, les affrontements ont repris dans la capitale, faisant au moins trois morts et une quinzaine de blessés.
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